Maroc : nouvelle usine de blindés à Berrechid pour une industrie de défense compétitive


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Char marocain
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Le Maroc a inauguré à Berrechid une usine de véhicules blindés, en partenariat avec le groupe indien TATA Advanced Systems. Cette nouvelle unité industrielle vise à renforcer la souveraineté technologique du pays et à développer ses capacités d’exportation vers l’Afrique, tout en créant 340 emplois dans la région.

L’inauguration de l’usine TATA Advanced Systems Maroc (TASM) à Berrechid marque une nouvelle étape stratégique pour l’industrie de défense nationale. Fruit d’un partenariat entre le conglomérat indien TATA Advanced Systems Limited (TASL) et le ministère indien de la Défense, ce projet s’inscrit dans une dynamique ambitieuse de montée en puissance industrielle. Implantée dans la zone industrielle de Berrechid, près de Casablanca, cette unité se spécialisera dans la production de véhicules blindés de combat WhAP 8×8, destinés aux Forces armées royales mais aussi aux marchés d’exportation africains.

Installée dans la zone industrielle de Berrechid, à proximité de Casablanca, cette nouvelle unité industrielle a pour mission principale la production de véhicules blindés de combat WhAP 8×8. Ces véhicules seront destinés à équiper les Forces armées royales (FAR), mais aussi à être exportés vers des marchés internationaux, notamment en Afrique, où la demande en équipements de défense connaît une forte croissance. Le lancement de cette production s’inscrit dans une vision de souveraineté, mais aussi de développement économique local.

Création de 90 emplois directs et de 250 emplois indirects

Dès sa mise en service, l’usine TASM intègre 35% de composantes d’origine marocaine. Ce taux est appelé à augmenter progressivement jusqu’à atteindre 50%, grâce à des investissements ciblés dans la formation de compétences locales et l’intégration de fournisseurs nationaux. L’objectif est de faire émerger un écosystème industriel de défense dynamique et durable, capable de produire localement des équipements à forte valeur ajoutée, tout en renforçant l’expertise technologique nationale.

Le projet aura également un impact positif sur l’emploi dans la région. Il prévoit la création de 90 emplois directs et de 250 emplois indirects, avec un plan d’extension à moyen terme. L’usine devient ainsi un catalyseur de croissance régionale, tout en offrant aux jeunes ingénieurs, techniciens et professionnels marocains des opportunités de formation et de carrière dans des métiers technologiques de pointe.

Assemblage de tourelles d’armement intelligentes

Cette initiative s’inscrit dans une politique menée par le Maroc, ces dernières années, visant à positionner le pays comme un acteur industriel de premier plan en Afrique dans des secteurs stratégiques. Le secteur de la défense en est un exemple frappant. Plusieurs projets similaires ont vu le jour récemment, témoignant d’une volonté politique forte de bâtir une véritable industrie militaire nationale.

En 2022, un partenariat a été signé avec l’entreprise israélienne BlueBird Aero Systems pour la production de drones de surveillance et de combat dans une unité située près de Rabat. Cette collaboration avait déjà marqué un tournant dans la diversification de la base industrielle militaire du Maroc. De même, la coopération avec le groupe belge John Cockerill, qui prévoit l’assemblage de tourelles d’armement intelligentes à Kénitra, s’inscrit dans la même logique de transfert de technologie et de renforcement des capacités locales.

Devenir une plateforme industrielle de référence

Le Maroc dispose d’un tissu industriel performant, structuré notamment autour des secteurs automobile, aéronautique et électronique, qui constitue une base solide pour accueillir une industrie de défense de nouvelle génération. Le projet de l’usine TASM à Berrechid illustre la volonté du Royaume de s’ancrer dans une stratégie de long terme, alliant attractivité économique, montée en compétence nationale et renforcement de la souveraineté technologique.

Le Maroc ne se contente plus d’acheter ses équipements à l’étranger. Il aspire désormais à les concevoir, les produire, et les exporter, affirmant ainsi son ambition de devenir une plateforme industrielle de référence pour la défense en Afrique.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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