
Alors que les manifestations se multiplient depuis fin septembre, le mouvement GenZ 212 appelle de nouveau à descendre dans les rues ce week-end. Entre revendications sociales, tensions sécuritaires et espoir de dialogue, le Maroc s’apprête à vivre un nouvel épisode d’une contestation inédite portée par sa jeunesse connectée.
Né sur Discord et amplifié par TikTok et Instagram, GenZ 212 s’impose comme la voix d’une jeunesse en quête de changement. Ses mots d’ordre sont clairs : réforme profonde du système de santé, amélioration de l’éducation publique et lutte contre la corruption. Au-delà des slogans, le collectif revendique aussi la dissolution du gouvernement, jugeant ses réponses trop tardives et insuffisantes.
Depuis une semaine, des milliers de jeunes se rassemblent dans les grandes villes marocaines – Casablanca, Rabat, Marrakech, Agadir, Tanger. La contestation a déjà fait plusieurs victimes, notamment lors de heurts près d’Agadir, et conduit à des centaines d’arrestations. Si de nombreux cortèges restent pacifiques, des affrontements et des dégradations urbaines se multiplient, traduisant la colère et l’impatience d’une partie des manifestants et la repression violentedes forces de l’ordre.
Ce qui est attendu ce week-end
Les appels circulant sur les réseaux sociaux annoncent une mobilisation d’ampleur pour samedi et dimanche. Les grandes agglomérations devraient être particulièrement concernées, avec des rassemblements programmés sur les places publiques et devant certains bâtiments administratifs. Plusieurs scénarios se dessinent selon les villes : certaines pourraient voir des défilés pacifiques, avec slogans et banderoles, tandis que d’autres risquent de connaître des affrontements avec les forces de l’ordre, renforcées sur les points sensibles. De possibles blocages de routes ou actions symboliques dans les quartiers populaires ne sont pas à exclure.
Le gouvernement, par la voix du Premier ministre, a promis un effort de dialogue et une meilleure écoute des revendications sociales. Mais sur le terrain, la jeunesse mobilisée juge ces annonces trop faibles et réclame des actes concrets. La fin de semaine sera donc un test décisif : celui de la capacité de GenZ 212 à maintenir la pression sans se fragmenter, et celui de l’État à répondre sans basculer dans une répression accrue.