
Sélectionnée pour le prestigieux concours Clap de la Com avec son premier court-métrage « Itinéraire d’un Fan Boy », Marion Pain puise son souffle créatif entre Libreville et Biarritz. Avant sa diffusion le 27 mai au Grand Rex, découvrez son parcours et votez massivement pour soutenir cette passionnée de cinéma !
Née à Libreville et élevée entre le Gabon et Biarritz en France, Marion Pain incarne la rencontre de deux rivages qui ont façonné son regard de réalisatrice. Désormais installée à Paris, elle a saisi l’opportunité du concours Clap de la Com pour porter à l’écran l’histoire de Franck Vernin, guide historique du mythique Grand Rex. Sa démarche, alliant sensibilité documentaire et ambition cinématographique, lui a valu une projection dans la plus grande salle d’Europe.
Aujourd’hui finaliste du Clap de la Com, Marion mise sur votre soutien : un vote peut tout changer pour sa jeune carrière. Plongez sans plus attendre dans son interview exclusive et faites entendre votre voix !
Née à Libreville et élevée à Biarritz, deux cités du bord de mer, comment ces deux univers ont-ils nourri votre sensibilité cinématographique et influencé votre choix de devenir réalisatrice ?
Marion Pain : Je suis née à Libreville et j’ai grandi entre deux rives : une enfance passée à Port-Gentil, au Gabon, et des séjours réguliers à Biarritz. Plus tard, c’est l’inverse qui s’est produit : installée à Biarritz, je retournais au Gabon chaque été. Cet aller-retour constant entre deux mondes m’a offert un équilibre particulier, une double culture, et surtout deux regards sur le monde.
Ma sensibilité cinématographique, elle, est née très tôt, grâce à mon père. Il m’a filmée dès la naissance. Caméra à la main, il capturait tout : les moments du quotidien, nos interactions, nos silences même. Naturellement, j’ai commencé à me mettre en scène, à poser, à jouer devant l’objectif. Je devais avoir 4 ou 5 ans, et déjà je pensais à l’angle, au cadre, à la lumière, sans vraiment en avoir conscience.
L’un des premiers films dont je me souvienne clairement, c’est Titanic. Ce film passait en boucle sur le poste télé de ma grand-mère, au Gabon. Il repassait plusieurs fois par jour, au point que même en allant jouer chez les voisines, je le retrouvais là, toujours à l’écran. C’était assez drôle. Je me souviens d’avoir été fascinée par ce film impressionnant, avec ses plans grandioses, alors que je le regardais sur un tout petit poste télé grisonnant, avec une qualité brouillée. Et malgré tout, c’était captivant.
À Biarritz, le cinéma était plus institutionnel : je fréquentais les salles, mais c’est surtout dans l’intimité que j’ai commencé à créer. Adolescente, je me sentais souvent isolée. Je me suis alors tournée vers l’observation, l’imaginaire. J’écrivais des histoires, je recréais des situations, je me fabriquais des scénarios pour comprendre le monde.
Le déclic s’est fait il y a deux ans, à Paris, en montant sur scène. Le théâtre m’a permis de m’exprimer, de dire ce que je n’arrivais pas encore à filmer. Et c’est là que j’ai compris : je voulais raconter des histoires, les miennes et celles des autres. Les filmer.
Alors oui, Port-gentil et Biarritz m’ont façonnée : l’un m’a appris la chaleur humaine et l’observation des détails ; l’autre, le regard, la distance, la réflexion. Et entre les deux, j’ai trouvé ma voix : celle du cinéma.
Installée à Paris depuis un an, quel a été le plus grand défi que vous avez relevé pour vous rapprocher du milieu du cinéma français ?

Marion Pain : Le plus grand défi que j’ai relevé depuis mon arrivée à Paris, c’est sans aucun doute la réalisation de mon court-métrage Itinéraire d’un fanboy. C’est une opportunité qui m’a été offerte et que j’ai saisie sans trop réfléchir, avec une certaine naïveté mais surtout avec le cœur.
Ce projet, c’est la première fois où mon anxiété, mon manque de légitimité et mes doutes n’ont pas pris le dessus. J’ai été portée par une seule chose : la passion. J’ai simplement agi avec ce que j’avais : mes connaissances du moment, mes idées, mon envie, et je l’avoue, une certaine ambition.
Pour moi, le cinéma doit être grand, inspirant, audacieux. Même si ce concours était à l’origine destiné à un format plus documentaire sur les métiers, j’ai immédiatement voulu y ajouter une patte cinématographique, narrative, esthétique. Je rêvais d’un projet à la hauteur du lieu où il allait être projeté : le Grand Rex. Tourner là-bas a été un symbole fort. C’est la première fois que je participais à un concours, que je réalisais un film, que je mettais un pied aussi concret dans le monde du cinéma.
Ce court-métrage m’a permis de franchir beaucoup de premières fois : première réalisation, premiers contacts dans le milieu, première projection dans une salle mythique, le plus grand cinéma d’Europe. C’était un défi à la fois artistique, logistique et émotionnel. Mais surtout, c’était une déclaration : je suis là, je n’attends plus, je crée.
Votre court-métrage “Itinéraire d’un Fan Boy” fête la passion d’un guide du Grand Rex. Quel message personnel ou universel vouliez-vous transmettre aux spectateurs à travers ce portrait ?
Marion Pain : À travers ce court-métrage, je voulais avant tout célébrer la transmission : celle de l’Histoire, mais aussi celle de la passion. Franck, le protagoniste, incarne à mes yeux la mémoire vivante du Grand Rex. Il symbolise ces métiers encore profondément humains, basés sur le contact, la parole, la connaissance.
En mettant en lumière son parcours, je voulais rappeler l’importance de préserver ces lieux emblématiques et ceux qui les font vivre. Le Grand Rex est un lieu chargé d’âme, d’histoires, de souvenirs, et Franck nous en ouvre les portes avec générosité. Grâce à lui, on découvre les coulisses, les anecdotes, les secrets… et c’est précieux.
Mais ce film, c’est aussi un message d’espoir. Franck, enfant, rêvait de ce lieu. Il y passait son temps, fasciné. Aujourd’hui, il y travaille, il en est une figure incontournable. Son parcours raconte qu’aucune porte n’est vraiment fermée. Il suffit parfois de se faufiler par un trou de souris, ou de créer sa propre fenêtre. Il nous montre qu’avec de la passion, de la détermination, et un peu de rêve, on peut s’approcher au plus près de ce qui nous semblait inaccessible.
Quels sont vos prochains objectifs et quels rêves de réalisatrice vous portent pour les années à venir ?
Marion Pain : Si j’ai la chance de remporter le Prix de la Communication dans le cadre du concours, mon tout premier objectif serait d’investir immédiatement dans un nouveau projet. J’utiliserais la caméra et les ressources financières pour réaliser un court-métrage plus ambitieux, avec une vraie équipe, des comédiens, un scénario solide.
Concrètement, je me donne un an pour aboutir à ce film, avec comme rêve ultime de pouvoir concourir à Cannes en 2026 dans la catégorie des courts-métrages. Je veux créer davantage, affiner ma voix de réalisatrice, multiplier les opportunités de montrer mon travail, et me professionnaliser dans ce milieu.
Mais au-delà de ces objectifs concrets, ce qui me porte en tant qu’artiste, c’est l’envie de prendre la parole et de la partager. En tant que femme, racisée, passionnée de cinéma, je mesure la chance que j’ai d’évoluer dans un pays où l’accès à la culture est un droit. Et j’ai à cœur d’en faire quelque chose.
Je veux raconter des histoires qui comptent, défendre des causes, donner la parole à celles et ceux qu’on entend peu. Casser les préjugés, bousculer les codes, et assumer pleinement ma vision, ma folie, mon regard sur le monde. Le cinéma est pour moi un outil de liberté, de vérité, de beauté et je compte bien l’utiliser.
Quelle est la place que l’Afrique et/ou les cinéastes africains tiennent dans votre vie ?
Marion Pain : L’Afrique tient une place viscérale dans ma vie. Elle est en moi, dans mon sang, dans ma chair, dans mon cœur. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à ma famille, à mon pays, sans que je sois bercée par ses musiques, ses langues, sans que je cuisine ses saveurs pour ne pas oublier.
Aujourd’hui, cette présence prend souvent la forme du souvenir. Cela fait plusieurs années que je n’ai pas pu y retourner, faute de moyens et de temps. Et si je dois y aller, ce sera pour longtemps, pour m’y reconnecter pleinement. Alors en attendant, je me raccroche aux photos, aux vidéos, aux appels avec mes proches et à tout ce qui peut me faire rester proche de mon héritage.
Sur le plan cinématographique, je ressens un vrai manque. Je regrette profondément que le cinéma africain soit si peu mis en avant, si peu enseigné, si peu intégré dans notre culture et nos références. Pourtant, des cinéastes comme Ousmane Sembène, qui voyait le cinéma comme un outil de libération des consciences, ou Mati Diop, qui explore avec force et poésie l’héritage africain contemporain, m’inspirent énormément. Ils prouvent que nos récits ont leur place dans les plus grands festivals, qu’ils sont puissants, nécessaires, universels.
Je souhaite également rendre hommage à Adrien James Prince de Capistran, affectueusement surnommé Oncle Didine, une figure emblématique du cinéma gabonais récemment disparue. Son engagement envers la culture et la transmission du savoir a marqué des générations. Il a su capturer avec justesse et authenticité la richesse culturelle du Gabon, contribuant ainsi à la préservation et à la transmission de notre patrimoine.
C’est une injustice culturelle qui me motive encore plus. Un jour, avec une voix plus entendue, j’aimerais pouvoir agir concrètement : aller dans les pays d’Afrique, renforcer l’accès à l’art, au théâtre, au cinéma. Créer des ponts, des lieux, des écoles peut-être, pour que chacun puisse développer sa fibre artistique.
Ce continent regorge de richesses humaines, de récits puissants, de talents incroyables il est temps que leurs voix résonnent partout, plus fort.
Avec « Itinéraire d’un Fan Boy », Marion Pain nous rappelle que le cinéma est d’abord une affaire de passion et de transmission. Si vous avez été touchés par son histoire et son engagement, n’attendez plus : votez pour elle au Clap de la Com et partagez largement !