
Les Forces armées maliennes (FAMa) ont annoncé avoir mené une opération de précision ayant conduit à la « neutralisation » de Souleymane Ag Bakawa, alias « Soldat », identifié comme l’un des hauts responsables de l’État islamique au Grand Sahara (EIGS). Cette action décisive a eu lieu dans la zone de Tinfadimata, à environ quarante kilomètres de la ville de Ménaka, dans le nord-est du Mali, proche de la frontière nigérienne.
Selon le communiqué de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (DIRPA), diffusé ce lundi, l’opération a été « méticuleusement planifiée et exécutée avec un haut degré de professionnalisme », marquant une étape stratégique dans la lutte contre les groupes jihadistes opérant dans le pays.
Un chef redouté, ancien militaire malien
Souleymane Ag Bakawa, ancien soldat malien passé dans les rangs jihadistes, était l’un des chefs les plus actifs et violents de l’EIGS dans la région dite des « trois frontières » (Mali, Niger, Burkina Faso). Déserteur de l’armée, il était soupçonné de plusieurs crimes : assassinats ciblés de militaires maliens, enlèvements de civils, dont celui du président de la société civile de Ménaka, Sidi Barka, en mai dernier.
Selon des sources sécuritaires locales, Ag Bakawa jouissait d’une influence notoire dans la région de Ménaka, où il imposait un climat de terreur et organisait les réseaux logistiques de l’EIGS. Sa neutralisation constitue une avancée symbolique et opérationnelle majeure pour l’armée malienne, en quête de reconquête du territoire face aux groupes armés terroristes.
Une montée en puissance militaire revendiquée
Le succès de cette opération s’inscrit dans une dynamique offensive plus large menée par les FAMa, appuyées par les Forces de sécurité de l’Alliance des États du Sahel (AES). L’État-major a salué la coordination exemplaire des troupes et souligné leur capacité à frapper avec précision, sans pertes civiles signalées dans cette intervention.
Le général Oumar Diarra, chef d’état-major général, a salué « l’engagement et la résilience » des militaires maliens, soulignant que l’opération démontre la capacité des FAMa à « répondre efficacement aux menaces asymétriques ».
Le même jour, les FAMa ont également mené une autre opération dans la région de Ségou, cette fois à environ 40 kilomètres au nord-est de Dioura. Cette mission a permis la destruction d’un véhicule logistique appartenant à un groupe terroriste. Les quatre individus à bord ont été « mis hors d’état de nuire », selon un communiqué de l’armée. Ces actions simultanées traduisent une stratégie militaire élargie pour couper les groupes armés de leurs moyens de ravitaillement et de mobilité.
Réactions et implications
La neutralisation de Souleymane Ag Bakawa a été saluée par plusieurs acteurs maliens comme une étape importante vers la stabilisation du nord du pays. Toutefois, les experts en sécurité soulignent que si l’élimination de figures centrales comme « Soldat » affaiblit l’EIGS, elle ne met pas fin à la menace djihadiste, qui reste diffuse et enracinée dans certaines zones rurales.
Dans son communiqué, l’armée malienne a appelé les citoyens à maintenir « un haut niveau de vigilance » et à continuer de soutenir les forces armées dans leur combat contre le terrorisme. « Unis, nous vaincrons », conclut sobrement le message de l’état-major, reflétant une volonté de mobiliser la nation entière autour de la lutte pour la paix et la souveraineté du Mali.