En quelques saisons seulement, cette jeune femme de 22 ans a bouleversé les codes de la mode internationale. Découverte par hasard, Loli Bahia s’est imposée comme l’un des visages les plus recherchés des défilés, portant fièrement ses origines algériennes sur les plus grandes scènes mondiales. Portrait d’une mannequin qui incarne une nouvelle génération, celle d’une France plurielle où l’élégance se conjugue au rythme des cultures.
À seulement 22 ans, Loli Bahia figure déjà parmi les mannequins les plus convoités de sa génération. Sa découverte lors du concours Égeri Tour marque le début d’une trajectoire exceptionnelle : dès 2020, elle foule les podiums de Louis Vuitton avant d’enchaîner avec soixante-cinq défilés lors de sa première saison — un record absolu pour une débutante dans le milieu.
Cette ascension fulgurante ne passe pas inaperçue auprès des maisons de prestige. Rapidement adoptée par les plus grands noms, elle devient ambassadrice YSL Beauté en 2023 et s’impose comme la muse de Chanel, Versace ou Gucci. L’apothéose survient en 2024 lorsqu’elle ouvre le très médiatisé « Vogue World : Paris », vêtue d’une robe Chanel de 1924, symbole de l’héritage et de la modernité réunis.
Des racines algériennes revendiquées avec fierté
Née à Lyon d’un père franco-espagnol et d’une mère algérienne, Loli cultive avec détermination un héritage biculturel qu’elle refuse de dissimuler. Son second prénom, Bahia, signifie « splendeur » en arabe et témoigne de cette filiation qu’elle met en avant lors de ses interviews.
La jeune femme évoque régulièrement l’influence de la culture maternelle sur sa formation artistique. Les mélodies du chaâbi résonnant lors des réunions familiales à Oran, les traditions transmises par sa famille algérienne ont forgé une sensibilité musicale qu’elle exprimait déjà adolescente au trombone, au Conservatoire de Lyon. « Le rythme trouverait un jour une autre scène« , pressentait-elle alors — prophétie qui s’accomplit aujourd’hui sur les podiums internationaux.
Une voix pour la diaspora nord-africaine
L’engagement de Loli Bahia dépasse le cadre purement professionnel. Lorsque Chanel organise son défilé Croisière 2025 sur le port de Marseille, la ville monde, la maison lui confie naturellement l’un des looks phares de la collection. Les médias célèbrent alors cette « lumière franco-algérienne » qui illumine les créations, aux côtés d’autres mannequins d’origine maghrébine ou moyen-orientale.
La presse internationale ne s’y trompe pas : Arab News la qualifie de « French-Algerian star« , soulignant qu’elle symbolise la montée en puissance des talents arabes dans la haute couture occidentale. Sur les réseaux sociaux, ses hashtags #AlgerianGirl #ProudNorthAfrican accompagnent systématiquement ses apparitions en backstage et lors des premières de campagne, offrant une visibilité précieuse aux jeunes de la diaspora.
Entre mode, cinéma et mémoire familiale
L’horizon artistique de Loli Bahia ne se limite pas aux podiums. En 2023, Maïwenn la sélectionne pour incarner la jeune Jeanne du Barry dans le film présenté en ouverture du Festival de Cannes — choix symbolique pour celle qui voue une admiration particulière à Isabelle Adjani, figure emblématique du cinéma franco-algérien.
Entre ses tournées internationales, elle conserve précieusement un pendentif hérité de sa grand-mère oranaise qui lui rappelle d’où elle vient quand tout va trop vite confie-t-elle.
En moins de cinq années, sa trajectoire illustre une France contemporaine où l’élégance parisienne s’enrichit désormais d’influences multiples, puisant autant dans les raffinements de la capitale que dans les couleurs d’Alger.
