
Après un parcours chaotique en phase de groupes, le Maroc U17 a créé la sensation en éliminant les États-Unis aux tirs au but (4-2) ce vendredi à Doha. Une qualification arrachée avec les tripes qui relance totalement l’aventure des protégés de Nabil Baha au Mondial qatari.
Qui aurait parié un dirham sur les Lionceaux de l’Atlas après leurs deux gifles inaugurales face au Japon (0-2) et au Portugal (0-6) ? Personne, ou presque. Pourtant, c’est bien cette équipe marocaine cabossée qui a su se réinventer pour tenir tête aux Américains, invaincus jusque-là avec trois victoires en autant de matchs.
Dans l’enceinte du stade n°7 de l’Aspire Zone, devant 1500 spectateurs majoritairement acquis à leur cause, les jeunes Marocains ont d’abord subi. Dominés territorialement, ils ont logiquement concédé l’ouverture du score par Jude Terry à la 21e minute, parfaitement servi au point de penalty. Un scénario qui rappelait douloureusement les déconvenues des premiers matchs.
Ouazane, le héros inattendu
Mais cette fois, pas question de baisser les bras. Contraints de sortir de leur coquille, les hommes de Nabil Baha ont progressivement pris confiance, portés par une défense solidaire et un milieu de terrain plus entreprenant. Le tournant ? Cette action de grande classe d’Abdellah Ouazane en fin de match, celui-là même qui avait inscrit un triplé lors du festival contre la Nouvelle-Calédonie (16-0).
Son égalisation a tout changé. D’une équipe résignée à son sort, le Maroc s’est mué en un collectif conquérant, prêt à en découdre lors de la loterie des penalties. « Le match face à la Nouvelle-Calédonie a redonné un élan à toute l’équipe« , avait prévenu Baha en conférence de presse. Prophétique.
Belaarouch, le mur infranchissable
Si Ouazane fut le sauveur du temps réglementaire, Chouaib Belaarouch est devenu le héros de la séance de tirs au but. Le portier marocain, impérial, a repoussé deux tentatives américaines, permettant aux siens de l’emporter 4-2. Des arrêts décisifs qui rappellent que dans ces catégories de jeunes, où la pression peut paralyser les plus talentueux, le mental fait souvent la différence.
Avec cette qualification méritée, les Lionceaux ont désormais rendez-vous avec le Mali, vainqueur 3-1 de la Zambie, mardi 18 novembre, pour un huitième de finale qui s’annonce explosif. Un derby africain où le Maroc, libéré de ses démons et galvanisé par cet exploit, aura une carte à jouer.
Cette génération 2008, qui n’a pas encore le droit de conduire mais qui sait déjà naviguer dans la tempête, vient de prouver qu’en football, rien n’est jamais écrit d’avance. Surtout quand on a 17 ans et des rêves plein la tête.



