
Les propos ouvertement racistes de Donald Trump visant les immigrés somaliens ont provoqué une indignation massive à Mogadiscio. La Somalie dénonce une stigmatisation inacceptable de sa diaspora.
Les récentes déclarations du président américain Donald Trump ont provoqué une onde de choc en Somalie. Lors d’une réunion à la Maison-Blanche ce mardi 2 décembre, le président s’est violemment attaqué aux immigrés somaliens vivant aux États-Unis, les qualifiant d’« ordures » indésirables, affirmant qu’ils « ne font rien d’autre que se plaindre » et qu’ils ne contribuent à rien. Ces propos, jugés ouvertement racistes et d’une rare virulence par le New York Times, ont soulevé une indignation générale à Mogadiscio.
Une diatribe xénophobe et décomplexée
La diatribe du président Trump s’inscrit dans une politique migratoire xénophobe. Elle coïncide avec le lancement d’une nouvelle opération de la police fédérale de l’immigration (ICE) visant spécifiquement la communauté somalienne dans la région de Minneapolis et Saint Paul, dans le Minnesota, où elle est fortement implantée.
Donald Trump, coutumier des propos injurieux envers les personnes noires et originaires de pays africains, a déclaré devant son cabinet : « Ceux qui viennent de l’enfer et qui se plaignent, qui ne font rien d’autre que râler, on n’en veut pas dans notre pays. Qu’ils repartent d’où ils viennent et arrangent les choses là-bas. » Cette sortie a été accueillie par l’approbation visible de son vice-président, J. D. Vance.
La colère et la déception à Mogadiscio
Dans la capitale somalienne, l’indignation est générale. Habitants et membres de la société civile peinent à croire à la violence du discours présidentiel américain et s’inquiètent du climat de stigmatisation croissant. Omar Hussein, un résident de Mogadiscio, a tenu à défendre l’honneur de ses compatriotes : « Les Somaliens sont des gens travailleurs et dévoués, et l’image qu’il dépeint de nous est tout simplement fausse. […] Les Somaliens qui vivent aux États-Unis ont beaucoup contribué au progrès de ce pays. »
Au-delà de la colère contre Donald Trump, plusieurs voix dénoncent l’absence de réaction des autorités somaliennes. Abdurahman Moral a exprimé son exaspération : « Trump insulte quotidiennement les Somaliens, nous traitant d’ordures et utilisant d’autres termes péjoratifs que nous ne pouvons plus tolérer. Nos dirigeants auraient dû réagir à ses propos. »
Les propos du président américain n’ont pas épargné la députée démocrate du Minnesota, Ilhan Omar, elle-même réfugiée et originaire de Somalie. Régulièrement prise pour cible par Donald Trump, la parlementaire a répliqué dans un message publié sur X, jugeant « effrayante » l’obsession du président à son égard. Cet incident rappelle que la communauté somalienne aux États-Unis reste une cible privilégiée des discours anti-immigration.



