Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun conteste la validité de la convocation du scrutin présidentiel devant le conseil constitutionnel


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Maurice Kamto
Maurice Kamto

Le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) a déposé un recours constitutionnel majeur lundi dernier 14 juillet 2025, remettant en question la légitimité même du processus électoral camerounais.

Trois jours après la signature du décret n° 2025/305 convoquant les électeurs pour le scrutin du 12 octobre 2025, Maurice Kamto, candidat déclaré à l’élection présidentielle dénonce une situation juridique. L’absence de listes électorales fiables et accessibles, le collectif Sylvain SOUOP, représentant les intérêts de Maurice Kamto, se demande quel corps électoral a réellement été convoqué par le président Paul Biya. S’agit-il des citoyens actuellement inscrits sur des listes potentiellement obsolètes, ou d’un futur corps électoral « nettoyé » annoncé par le directeur général d’Elections Cameroon (ELECAM) ?

Un double recours pour l’intégrité du scrutin

Selon le collectif Sylvain SOUOP, le recours déposé devant le conseil constitutionnel vise à obtenir une clarification urgente et des mesures correctives pour garantir l’intégrité du scrutin. Parallèlement, un second recours a été initié en Allemagne par le professeur Fogue Tedom Alain et d’autres électeurs inscrits. Cette démarche cible directement Verido & Devrient-Giesecke, partenaire technique d’ELECAM, dans le but de prévenir toute complicité dans d’éventuelles irrégularités électorales.

Les demandeurs exigent notamment la publication en ligne de la liste électorale nationale, actuellement maintenue secrète par Elecam malgré les obligations légales de transparence. Le représentant du collectif, maître Hippolyte Meli a promis de tenir l’opinion publique informée des développements de cette affaire, qui rajoute de la braise dans une situation déjà assez tendue depuis l’annonce de la candidature du président en exercice Paul Biya.

Un fichier électoral non « toiletté »

Le directeur général d’ELECAM a lui-même reconnu dans un communiqué du 10 juillet 2025 que le fichier électoral n’avait pas encore été « toiletté », renvoyant à une opération à venir. Cette déclaration a renforcé les craintes d’une convocation précipitée et juridiquement contestable. C’est dans ce contexte que ce recours en régularisation a été soumis, afin que le conseil constitutionnel statue et exige des garanties de conformité avant la tenue du scrutin.

L’enjeu de ces recours dépasse le simple cadre technique. Il s’agit de sauvegarder la crédibilité d’une élection cruciale dans un pays marqué par des décennies de contestations post-électorales. Le collectif appelle donc à une décision urgente du conseil constitutionnel, estimant que seule une intervention ferme pourra garantir l’intégrité du scrutin du 12 octobre 2025.

La réaction des institutions compétentes et la réponse du partenaire technique allemand seront scrutées dans les prochains jours. Dans une démocratie, le respect des règles électorales n’est pas une option. C’est une obligation constitutionnelle. Le peuple camerounais attend des signaux forts pour croire en la sincérité du processus électoral à venir.

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Franck Biyidi est diplômé de l'IRIC (Institut des Relations Internationales du Cameroun) je suis spécialiste des relations internationales au sein de la Francophonie et de l'Union Africaine et de tout ce qui touche la diplomatie en Afrique francophone
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