Le Maroc met le cap sur 2025 et 2030 : le sport comme moteur d’un chantier économique et social géant


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Projet du grand stade de Casablanca
Projet du grand stade de Casablanca

En prévision de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et de la Coupe du Monde 2030, que le Maroc co-organisera avec l’Espagne et le Portugal, le royaume chérifien s’engage dans une transformation massive de ses infrastructures sportives, routières et touristiques. Le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa, a souligné lors d’un forum à Rabat l’importance économique de ces événements et l’opportunité qu’ils représentent pour le pays.

Trois grandes compétitions seront accueillies au Maroc, en 2025 : la CAN féminine, la Coupe du monde U17 féminine, et la CAN masculine. Elles seront des « moments historiques » qui renforceront l’attractivité du pays et propulseront son développement.

Des milliards investis dans les infrastructures

Pour accueillir dignement ces événements, le Maroc doit moderniser et développer massivement ses infrastructures. Le ministre délégué au Budget, Fouzi Lekjaa, a expliqué que les investissements toucheront plusieurs domaines : stades, aéroports, routes, logistique, hôtellerie et hébergement. Cela représente des milliards de dollars injectés dans des projets jugés stratégiques.

Ce programme d’investissement se veut inclusif, accessible à tous types d’acteurs économiques, des start-ups aux multinationales. Il devrait également favoriser les partenariats entre entreprises locales et internationales, renforçant ainsi le tissu économique national.

Le sport, levier économique et social

Bouchra Hajij, présidente de la Fédération royale de volley-ball, a rappelé que le sport est bien plus qu’une activité compétitive. Il génère des emplois dans des secteurs connexes comme le tourisme, la construction, les technologies et le marketing. Elle affirme également que le sport est un puissant vecteur de cohésion sociale et culturelle.

En parallèle, des appels d’offres ont été lancés pour équiper les tribunes des stades de Casablanca, Marrakech, Agadir et Fès. Ces chantiers, respectant les normes de la FIFA et européennes, mobiliseront plusieurs dizaines de millions de dirhams pour garantir confort, sécurité et accessibilité à tous les spectateurs.

Casablanca, Marrakech, Fès, Agadir : quatre villes en chantier

Le stade de Casablanca bénéficiera d’un investissement de 35 millions de dirhams pour ses tribunes. Celui de Marrakech recevra 19 millions, Agadir 14 millions, et Fès 4 millions. Les équipements incluront des gradins métalliques, des sièges modernes pour spectateurs et journalistes, et des installations adaptées aux personnes à mobilité réduite.

Les exigences de qualité sont élevées : matériaux résistants, design ergonomique, numérotation durable et conformité avec les standards internationaux. Ces travaux traduisent la volonté du Maroc de se positionner comme une référence dans l’organisation d’événements sportifs de classe mondiale.

Une décennie au rythme du ballon rond

Le Maroc se prépare à vivre une décennie sportive intense. Avec la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030 à l’horizon, le pays se transforme. L’accueil de ces événements permettra non seulement de faire rayonner le Maroc à l’international, mais aussi d’impulser une croissance durable.

Selon Lekjaa, ces compétitions ne sont pas que sportives : elles doivent alimenter une dynamique économique. Cela nécessite une forte mobilisation autour des infrastructures sportives, mais aussi de la modernisation des transports, de l’hébergement et des services touristiques.

Tourisme et hôtellerie : catalyseurs de croissance

Fatim-Zahra Ammor, ministre marocain du Tourisme, voit dans ces événements une opportunité unique pour renforcer l’attractivité du Maroc. L’objectif est ambitieux : attirer 17,5 millions de touristes d’ici 2026, et 26 millions à l’horizon 2030. Pour y parvenir, le gouvernement encourage la modernisation du secteur hôtelier via un plan d’investissement de plus de 4 milliards de dirhams.

Ce plan prévoit la rénovation de 25 000 chambres grâce à des prêts avantageux. L’idée est de hisser le Maroc parmi les meilleures destinations touristiques mondiales, en s’appuyant sur l’élan généré par les grandes compétitions.

Des projets transversaux pour un pays en transformation

En 2024, le Maroc a enregistré une augmentation de 42% des projets d’infrastructures, pour un montant de 64 milliards de dirhams. Ces investissements couvrent l’eau, les routes, les ports, les hôpitaux, les stades, les universités et les ministères, s’inscrivant aussi dans la reconstruction des régions touchées par le séisme du 8 septembre.

Le président de la Fédération du bâtiment, Mohamed Mahboub, indique que ces projets mobiliseront prioritairement les entreprises nationales. Près de 8 milliards de dollars seront investis en 2025, avec des priorités accordées aux connexions hydrauliques, routes et infrastructures portuaires.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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