
Au Bénin, les forêts des Monts Kouffè et de Wari Maro dans le nord et le centre du pays deviennent un parc national, un pas décisif pour la préservation de la biodiversité
Le Bénin vient d’étendre son réseau d’aires protégées avec la création d’un nouveau parc national, fruit de la fusion des forêts classées des Monts Kouffè et de Wari Maro. La décision a été prise lors du Conseil des ministres de ce mercredi 12 novembre 2025, sous la présidence de Patrice Talon, marquant une étape clé dans la politique nationale de conservation de la biodiversité.
Un nouveau joyau écologique dans le réseau des parcs béninois
D’après le rapport gouvernemental, les deux massifs forestiers présentent encore un haut degré de conservation, avec une riche diversité floristique et faunistique justifiant leur reclassement.
Le nouveau parc, qui s’étend sur près de 375 000 hectares, couvrira une large partie des départements de la Donga, du Borgou et des Collines, au cœur du centre-nord béninois.
Cette décision s’inscrit dans la stratégie nationale de création d’un réseau cohérent de zones protégées, à l’image des parcs nationaux de la Pendjari et du W, déjà reconnus à l’échelle internationale pour leur gestion durable et leur contribution au développement local. Le ministre du Cadre de vie et du Développement durable a été instruit d’assurer la mise en œuvre rapide du décret de création, avec l’adhésion des populations riveraines et autorités locales, consultées lors du processus.
Un maillon stratégique entre le nord et le centre du pays
Situé à la croisée des zones soudaniennes et guinéennes, le complexe des Monts Kouffè-Wari Maro joue un rôle écologique majeur. Il abrite une mosaïque d’écosystèmes : forêts denses sèches, savanes arborées, galeries forestières et zones humides temporaires. Cette diversité d’habitats en fait un refuge essentiel pour la faune, notamment pour des espèces menacées comme le léopard, le cobe de Buffon, le guépard, ou encore plusieurs primates endémiques.
En reliant le sud du Parc national de la Pendjari et le couloir écologique du Parc du W, le nouveau parc jouera un rôle de corridor biologique, facilitant la migration des espèces et la résilience des écosystèmes face au changement climatique.
Les experts estiment qu’il permettra également de sécuriser les bassins versants des rivières Ouémé et Okpara, contribuant ainsi à la régulation hydrologique et à la lutte contre la déforestation.
Un levier pour le développement durable et le tourisme vert
Au-delà des enjeux écologiques, le gouvernement béninois mise sur ce nouveau parc pour stimuler le développement local et renforcer l’écotourisme. À l’image de la Pendjari et du W, gérés en partenariat avec l’organisation African Parks Network, le futur parc des Monts Kouffè–Wari Maro pourrait à terme bénéficier d’un modèle de gestion participative associant État, communes, ONG et communautés locales.
Les populations riveraines, déjà impliquées dans la consultation préalable, voient dans cette initiative une opportunité économique : création d’emplois dans la surveillance, le tourisme, la recherche écologique ou encore la transformation artisanale de produits forestiers non ligneux.
Un engagement fort pour la conservation en Afrique de l’Ouest
Avec la création de ce nouveau parc, le Bénin confirme sa place parmi les pays africains les plus engagés dans la protection de la nature. Le pays dispose désormais d’un réseau de trois grands parcs nationaux, couvrant plus de 15 % du territoire national, un record sous-régional.
Cette dynamique, portée par la vision du Président Patrice Talon, répond à une ambition claire : faire du patrimoine naturel béninois un levier de souveraineté écologique et de prospérité durable, dans un contexte mondial marqué par l’urgence climatique.





