
À partir de ce vendredi 26 décembre 2025, le Bénin entre officiellement en campagne électorale pour les élections législatives et communales du 11 janvier 2026. Un moment politique présenté par les autorités et la CENA comme une étape décisive pour la consolidation de la démocratie béninoise quelques semaines après la tentative de coup d’Etat. Mais aussi une poursuite de la décentralisation, dans un contexte toujours marqué par les polémiques électorales des dernières années.
Dès les premières heures de l’aube de ce vendredi 26 décembre 2025, conformément aux dispositions du Code électoral, la campagne électorale s’ouvre sur toute l’étendue du territoire béninois. Pendant deux semaines, jusqu’au 9 janvier 2026, les formations politiques retenues par la Commission électorale nationale autonome (CENA) vont tenter de convaincre les électeurs, appelés à élire à la fois les députés de la nouvelle Assemblée nationale et les conseillers communaux.
Une campagne électorale encadrée par la loi et surveillée par la CENA
Dans son message solennel adressé à la nation, le président de la CENA, qui a officiellement déclaré ouverte la campagne, a rappelé le cadre strict dans lequel celle-ci doit se dérouler. Du 26 décembre au 9 janvier, les candidats et leurs partis sont autorisés à battre campagne, à sillonner villes et campagnes, à présenter leurs programmes de législature et leurs projets de gouvernance locale.
L’accent est mis sur la confrontation d’idées et la pédagogie politique. Les acteurs engagés dans la compétition sont appelés à transformer cette période en une période d’explication des valeurs républicaines, avec pour objectifs affichés le renforcement de la démocratie et de l’État de droit. Ce rappel n’est pas anodin. Il intervient dans un contexte où les élections béninoises, ces dernières années, ont souvent été critiquées pour les tensions qu’elles ont suscitées, tant sur le plan politique que social.
Appel à la paix et responsabilité des acteurs politiques
Au cœur du message figure un appel insistant à la paix et à la fraternité. « L’enjeu, c’est le Bénin par-delà nos divergences politiques », a souligné le président de la CENA, Sacca Lafia, qui a voulu placer l’intérêt national au-dessus des clivages partisans. Les partis politiques et leurs candidats sont explicitement invités à faire preuve d’humilité et de persuasion, plutôt que de provocation ou de surenchère verbale. Un appel qui vise à prévenir les débordements, les discours haineux ou les pratiques susceptibles de fragiliser la cohésion sociale.
Les professionnels des médias sont également interpellés. Leur rôle est jugé central dans le bon déroulement du processus électoral. Ils sont exhortés à respecter la déontologie journalistique, en diffusant des informations justes, équilibrées et apaisées, dans un environnement médiatique parfois accusé d’être polarisé.
Sécurité et crédibilité du processus électoral
Autre acteur clé de cette séquence électorale : les forces de défense et de sécurité. Les autorités leur expriment leur confiance et comptent sur leur encadrement professionnel « habituel » pour garantir une atmosphère sereine, assurer la sécurité des personnes et préserver l’intégrité du processus électoral, depuis la campagne jusqu’au scrutin.
La CENA et l’ensemble des parties prenantes impliquées dans l’organisation des élections ont également été saluées. Leur dévouement et leur expertise sont présentés comme des piliers indispensables de cette « œuvre républicaine ». À travers cet hommage appuyé, les autorités cherchent à renforcer la crédibilité institutionnelle de l’organe électoral, souvent scruté de près par l’opinion publique et les observateurs.
2026, épreuve de vérité pour la démocratie béninoise
Le lancement de la campagne électorale coïncide avec la célébration de Noël au Bénin, un symbole que le message officiel n’a pas manqué de souligner. En invoquant l’esprit de partage, de paix et de concorde associé à cette fête, Sacca Lafia appelle à ce que ces valeurs inspirent les débats politiques à venir. Au-delà des discours et des appels solennels, la campagne qui s’ouvre constitue une épreuve de vérité pour la démocratie béninoise. Elle sera observée de près par les citoyens, les acteurs politiques, la société civile et les partenaires internationaux.
La capacité des partis à proposer des projets crédibles, à mobiliser sans diviser, et à respecter les règles du jeu démocratique, pèsera lourdement sur la perception du scrutin du 11 janvier 2026. Dans un pays où la question de l’inclusivité politique reste sensible, cette campagne pourrait soit renforcer la confiance dans les institutions, soit raviver les critiques et les frustrations.
Pour les électeurs béninois, les jours à venir seront donc décisifs. Entre enjeux nationaux et défis locaux, la campagne électorale qui s’ouvre engage bien plus qu’un simple choix de représentants : elle interroge la trajectoire démocratique du Bénin à l’aube de l’année 2026.




