
Après le Conseil des droits de l’Homme, la RDC vient d’obtenir un siège au Conseil de sécurité de l’ONU en qualité de membre non permanent. Une preuve de la vitalité et de l’efficacité de la diplomatie congolaise.
La RDC a été élue ce mardi 3 juin 2025 en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour la période 2026-2027. Sur les 187 États membres votants à l’Assemblée générale de l’ONU réunie à New York, 183 ont accordé leur suffrage à la candidature congolaise, confirmant ainsi un large soutien international au pays de Félix-Antoine Tshisekedi.
Une candidature fondée sur l’expérience et l’engagement régional
C’est la troisième fois dans son histoire que la RDC — anciennement Zaïre — siégera au sein de l’organe exécutif le plus influent de l’ONU, après des mandats en 1982-1983 et 1990-1991. Le nouveau mandat débutera officiellement le 1er janvier 2026. Cette élection survient à l’issue de six mois d’une campagne diplomatique active menée par Kinshasa, marquée par des appels à un multilatéralisme plus équitable et à une réforme du Conseil de sécurité.
Dans son discours de clôture de campagne, le 31 mai 2025, le Président Félix Tshisekedi a justifié la candidature congolaise par l’expérience du pays dans les domaines de la paix, de la résilience post-conflit, du développement durable et de la transition écologique. Il a souligné la vocation de la RDC à agir en « pont entre les peuples et les régions du continent », tout en se présentant comme un « partenaire porteur de solutions » aux grands défis contemporains.
La RDC ambitionne notamment d’apporter son expérience dans le domaine du maintien de la paix, acquise à travers son interaction prolongée avec la MONUSCO, l’une des plus importantes missions onusiennes dans le monde. « Nous proposerons une réforme pragmatique des opérations de maintien de la paix […] inspirée par notre expérience avec la MONUSCO », a annoncé le chef de l’État, plaidant pour une meilleure articulation entre paix, sécurité et développement.
Engagements pour la jeunesse, les femmes et la réforme du multilatéralisme
Parmi les priorités affichées par Kinshasa pour ce mandat, figure la promotion de la participation active des femmes et des jeunes aux processus de paix. Félix Tshisekedi a plaidé pour que 30 % du budget des opérations de paix soient consacrés à des programmes sensibles au genre.
Sur le plan structurel, la RDC entend s’investir dans le plaidoyer africain en faveur de la réforme du Conseil de sécurité. « Notre voix portera également la nécessité d’une réforme structurelle du Conseil de sécurité pour y corriger l’injustice faite à l’Afrique », a-t-il souligné. Kinshasa soutient la position africaine commune qui réclame deux sièges permanents avec droit de veto, et cinq sièges non permanents supplémentaires pour le continent.
Un retour diplomatique assumé
Cette élection au Conseil de sécurité symbolise le retour affirmé de la RDC sur la scène diplomatique internationale. « C’est une victoire pour la RDC, une très belle victoire. Aujourd’hui est un jour de fête, car nous retrouvons notre place sur la scène internationale », a déclaré avec enthousiasme la ministre d’État aux Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba.
Depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2019, la RDC a multiplié les efforts pour se repositionner comme un acteur crédible au sein des instances multilatérales, dans un contexte régional marqué par une crise sécuritaire persistante dans l’est du pays, mais aussi par des aspirations panafricaines à une gouvernance mondiale plus inclusive. C’est ainsi qu’en octobre dernier, le pays a réussi à arracher un siège au sein du Conseil des droits de l’Homme, en dépit de toutes les actions menées par des organisations politiques et de la société civile congolaise pour manifester leur opposition à cette candidature.
La RDC s’apprête maintenant à rejoindre le Conseil de sécurité qui reste le seul organe de l’ONU habilité à adopter des résolutions contraignantes pour les États membres, afin d’y faire entendre la voix d’une Afrique en quête de paix, de justice et d’égalité entre les nations.