La Princesse Lalla Hasnaa et Emmanuel Macron scellent une alliance maritime franco-africaine historique autour de l’océan


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La princesse Lalla Hasnaa
La princesse Lalla Hasnaa

La co-présidence du panel par la princesse Lalla Hasnaa, représentante du Roi Mohammed VI, aux côtés du président français marque le sommet « L’Afrique pour l’Océan » qui s’inscrit dans la continuité de la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan. Elle se déroule du 9 au 13 juin 2025 à Nice. Ce sommet réunit plus de 50 chefs d’État et de gouvernement ainsi que 1 500 délégués de près de 200 pays. Une vingtaine de dirigeants africains ont plaidé pour une mobilisation inédite de financements et une transformation de l’économie bleue continentale.

Dans le cadre prestigieux du Palais des Rois de Sardaigne à Nice, la Princesse Lalla Hasnaa, représentant Sa Majesté le Roi Mohammed VI, et le président français Emmanuel Macron ont co-présidé le 9 juin 2025 le sommet « L’Afrique pour l’Océan« . Cette rencontre, organisée en marge de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC-3), a réuni plusieurs chefs d’État et de gouvernement ainsi que des représentants de haut niveau d’organismes internationaux, dont le secrétaire général de l’ONU António Guterres.

Le Maroc, fer de lance d’une stratégie bleue continentale lors du sommet « L’Afrique pour l’Océan » à Nice

Au cœur de ce sommet, le message de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, lu par la Princesse Lalla Hasnaa, a posé les jalons d’une véritable doctrine maritime africaine. Le souverain a souligné la nécessité pressante pour l’Afrique de dépasser la simple reconnaissance de la valeur de ses ressources marines pour prendre des mesures concrètes afin de les protéger et de les développer.

Le message royal a particulièrement insisté sur quatre axes stratégiques majeurs. En premier lieu, l’économie bleue a été érigée en priorité continentale. Le Roi a identifié l’aquaculture durable, les énergies marines, la biotechnologie marine et le tourisme côtier responsable comme secteurs nécessitant une structuration urgente et des investissements massifs.

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Le renforcement de la coopération Sud-Sud constitue le deuxième pilier de cette vision. « Il ne suffit pas de partager un océan : il faut le penser, le gérer et le défendre ensemble« , a déclaré le souverain, mettant l’accent sur les synergies atlantiques et la force des chaînes de valeur régionales.

Le troisième axe concerne les infrastructures portuaires stratégiques. Évoquant les projets marocains emblématiques tels que Tanger Med ou Nador West-Med. Le message a souligné l’importance d’un maillage portuaire robuste reliant territoires côtiers et pays enclavés.

Enfin, la gouvernance maritime inclusive forme le quatrième fondement de cette stratégie. Le sommet a placé la gouvernance responsable des espaces marins au centre des préoccupations, avec un focus particulier sur la connectivité entre pays maritimes et nations sans littoral.

L’accélération du traité BBNJ, enjeu majeur du sommet

Un moment clé de la rencontre a été consacré à l’Accord BBNJ (Biodiversité des zones au-delà des juridictions nationales), avec l’annonce que 55 pays avaient déjà ratifié le traité, environ 15 ratifications étaient en cours avec une date définie, et 15 autres seraient achevées d’ici la fin de l’année. Cette dynamique permettra l’entrée en vigueur du traité début 2026, créant le premier cadre juridique mondial contraignant pour protéger la biodiversité marine dans les zones situées au-delà des juridictions nationales.

Les dirigeants africains ont particulièrement mis l’accent sur la nécessité d’une ratification rapide et coordonnée de cet accord historique, 28 États africains étant déjà signataires du traité.

Sécurité maritime et défis environnementaux

Le panel a également abordé les questions cruciales de sécurité maritime, notamment la lutte contre la piraterie, le trafic et la criminalité organisée. L’architecture de sécurité de Yaoundé, reconnue par les Nations Unies, a été évoquée comme modèle de coopération régionale.

Les questions environnementales ont occupé une place centrale avec des discussions approfondies sur la lutte contre la pêche illégale et non réglementée, la réduction de la pollution industrielle marine, ainsi que la gestion du bruit sous-marin, enjeu émergent souligné lors du sommet.

Justice climatique et mobilisation financière

La Princesse et les dirigeants africains ont collectivement souligné l’urgence de mobiliser des fonds publics et privés, selon le principe de justice historique : l’Afrique subit les dégâts climatiques sans en être la cause principale. Cette dimension de justice climatique a été au cœur des appels à réformer les institutions financières internationales. Le Pacte pour le futur, initiative onusienne visant à transformer l’architecture financière mondiale, a été présenté comme un levier essentiel pour débloquer les financements nécessaires à la transition bleue africaine.

Ce sommet « L’Afrique pour l’Océan » restera dans les annales diplomatiques comme un moment charnière où l’Afrique, portée par la voix du Maroc, a affirmé sa volonté de prendre en main son destin maritime.

Masque Africamaat
Spécialiste de l'actualité d'Afrique Centrale, mais pas uniquement ! Et ne dédaigne pas travailler sur la culture et l'histoire de temps en temps.
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