La Petite cuisine de Mehdi : un premier film franco-algérien qui célèbre la cuisine et les diasporas


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La Petite cuisine de Mehdi
La Petite cuisine de Mehdi

Avec La Petite cuisine de Mehdi, Amine Adjina, Français d’origine algérienne, signe une comédie savoureuse portée par Younès Boucif, jeune chef coincé entre sa mère et sa compagne. Le film place au centre du récit l’Algérie et, plus largement, l’Afrique comme sources de culture, de mémoire et de fierté.

Pour son premier long métrage, Adjina puise directement dans sa trajectoire de Français d’origine algérienne, lui qui travaille depuis des années sur la « double appartenance » et la mémoire algérienne en France. Par la comédie, il raconte le tiraillement entre l’Algérie, pays des parents, de ses racines et de sa culture, et la France où l’on naît, aime et tente de se construire.

Mehdi, chef français, fils d’Algérie

Interprété par Younès Boucif, Mehdi joue le fils parfait devant sa mère Fatima, tout en cachant sa passion pour la gastronomie française et sa relation avec Léa, avec qui il veut racheter un bistrot. Quand Léa insiste pour rencontrer sa belle-mère, il embauche une fausse mère, Souhila, jouée par Hiam Abbass, et le quiproquo s’enclenche.

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La cuisine devient le terrain concret de la double culture : bistronomie française, grandes tablées algériennes, thé à la menthe et gâteaux orientaux. On y voit comment un fils d’Algérie, pleinement français, tente de faire cohabiter deux héritages sans renier ni l’un ni l’autre.

Un casting qui reflète les diasporas africaines

Autour de Mehdi, le film compose une vraie cartographie des diasporas maghrébines et africaines en France. On retrouve Younès Boucif, Inès Boukhelifa, Birane Ba et Hiam Abbass, dont les parcours algériens, sénégalais ou palestiniens incarnent une France où les enfants d’immigrés sont au cœur de la création, sans étiquette « diversité » plaquée.

Ainsi, sous ses airs de comédie de mensonge et de quiproquos, La Petite cuisine de Mehdi pose un geste politique doux. Il met un Français d’origine algérienne au centre d’un récit grand public, montre des artistes issus des diasporas comme une évidence et fait de la cuisine un lieu de conflit, de mémoire et de réconciliation. On en ressort avec faim de plats qui mijotent… et de récits où Algérie, Sénégal, Palestine et France se racontent autrement que par les crises.

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