La France va-t-elle extrader au Tchad Mahamat Mahdi Ali du FACT ?


Lecture 3 min.
Mahamat Mahdi Ali, chef du FACT
Mahamat Mahdi Ali, chef du FACT

Les autorités judiciaires tchadiennes ont émis un mandat d’arrêt international contre Mahamat Mahdi Ali. Ce dernier, leader du mouvement rebelle FACT, serait actuellement en France d’où il dirigerait ses opérations.

La France va-t-elle livrer le patron du FACT (Front pour l’alternance et la concorde du Tchad) à la justice tchadienne ? Cette dernière a émis un mandat d’arrêt international contre Mahamat Mahdi Ali, hier mercredi 22 mars 2023. C’est en tout cas ce qu’a révélé à Anadolu citant le procureur de la République près le tribunal de grande instance de N’Djamena, Moussa Wade Djibrine.

Mahamat Mahdi Ali dirigerait depuis la France

Le procureur a rappelé que « Mahamat Mahdi Ali a été condamné à vie le 21 mars par contumace pour actes de terrorisme, mercenariat, enrôlement d’enfants dans l’armée et atteinte à la vie du chef de l’État ». Dès lors, estime-t-il, il est « normal que la justice lance un mandat d’arrêt contre lui pour qu’il vienne répondre aux faits qui lui sont reprochés ».

Les autorités judiciaires tchadiennes ont indiqué que des mesures seront prises pour que le leader du FACT soit arrêté et extradé vers le Tchad. Selon Younous Wakaï Djimmy, ancien dirigeant d’un groupe rebelle, Mahamat Mahdi Ali vit toujours en exil en France. Il accuse que c’est depuis ce pays européen que le leader du FACT gère son mouvement armé qui a pris position à la frontière entre le Tchad et la Libye. Reste à savoir s’il est en France et si Paris va l’extrader.

« Un procès « truffé de vices de forme »

Signalons que mardi, la justice tchadienne a condamné à la prison à vie plus de 400 membres du FACT dont le leader Mahamat Mahdi. Les éléments du groupe rebelle devront verser un montant de 30 millions d’euros à l’État Tchadien, pour dommage et intérêts. En outre, 1.5 million d’euros devront être versés aux ayants droits du défunt Président tchadien Idriss Deby Itno dont la mort est attribuée au groupe rebelle.

Le leader du FACT, joint par Anadolu, n’a pas tardé à réagir à cette condamnation. « La junte au pourvoir vient de dévoiler le verdict de sa mascarade de procès des prisonniers du FACT », a indiqué Mahamat Mahdi Ali. Il a dénoncé un procès « truffé de vices de forme et l’issue étant connue d’avance n’entamera en rien notre détermination de lutter pour la liberté, la justice et l’égalité ».

Le FACT promet d’aller jusqu’au bout

Il a mis en garde que son mouvement politico-militaire ne baissera pas les bras. Plutôt, il se dit déterminé à aller jusqu’au bout. Fin février, le chef du FACT avait effectué une sortie pour démentir une alliance avec Wagner. Mahamat Mahdi Ali n’avait pas manqué de rappeler que, jusqu’ici, le groupe russe n’a travaillé qu’avec des États. Il avait en outre tiré sur les responsables de la Transition tchadienne.

« La junte avait promis une transition rapide de 18 mois », sauf qu’elle a « cessé de respecter cet engagement. Nous étions initiateurs de tous les dialogues qui ont été organisés depuis avril 2021. Mais malheureusement, on a constaté qu’en face, la junte rejette systématiquement toute participation de FACT à ces dialogues », avait déploré le patron du FACT, à VOA, le 25 février dernier.

Avatar photo
Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
Suivez Afrik.com sur Google News Newsletter