La Côte d’Ivoire, nouveau paradis des investisseurs


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Sur la première marche du podium. Selon le rapport Africa Prospects Indicators (API), publié par le cabinet américain Nielsen, la Côte d’Ivoire s’est hissée, au terme de l’année 2015, à la première place africaine en matière de perspectives d’affaires pour les investisseurs. Ravissant, au passage, la plus haute marche au Nigeria.

Le classement Nielsen entend comparer les opportunités d’investissement dans neuf pays africains, en se basant sur différents critères comme la confiance dans les affaires, l’économie, la confiance des consommateurs, etc. Pour le directeur général de Nielsen Afrique, Allen Burch, « la position de la Côte d’Ivoire s’est améliorée en raison de ses perspectives commerciales, et elle continue de bien se positionner en termes de confiance dans le secteur du (commerce de) détail. (…) Sa croissance économique, l’inflation stable et les récentes élections favorisent un environnement fertile pour l’investissement ».

Le satisfecit du cabinet américain ne doit rien au hasard. Il récompense moins une traditionnelle situation de rente – en matières premières ou hydrocarbures, qui font la richesse de certains États africains – que les efforts menés pour réformer et diversifier l’économie ivoirienne. « Plus précisément, poursuivent les analystes de Nielsen, les investissements dans les infrastructures, l’énergie et d’autres segments qui font baisser les coûts de production et aident la Côte d’Ivoire à devenir plus qu’un exportateur de matières premières, un exportateur de cacao ». En d’autres termes, cette première place vient consacrer la mue d’un pays, meurtri par dix années de troubles.

La Côte d’Ivoire a fait peau neuve

À Abidjan, la crise post-électorale de 2010 semble déjà loin. La réélection, pacifique, d’Alassane Ouattara à la présidence de la République a achevé de tourner la page des conflits religieux et ethniques qui freinaient toute expansion économique. Dans une Côte d’Ivoire pacifiée et sécurisée – les deux priorités du premier mandat de Ouattara –, désormais, c’est place au business.

Mais attirer les investisseurs étrangers ne se décrète pas. Cela nécessite d’offrir un climat économique et social favorable aux affaires. Et d’engager les réformes adéquates : procédures bureaucratiques allégées, fiscalité adaptée, protection renforcée des investissements, guichet unique de création d’entreprises… Les autorités ivoiriennes ont également fait du développement des infrastructures, et de leur reconstruction après deux crises politiques violentes, un axe majeur de leur politique économique.

Un programme de grands travaux a ainsi vu le jour, notamment dans le secteur des transports : privatisation de la ligne de chemin de fer Abidjan-Ouagadougou, pont sur le fleuve Comoé, ou encore construction d’une route reliant la Côte d’Ivoire au Mali et au Burkina Faso. À l’occasion de l’inauguration de cette dernière, le 8 décembre dernier, le chef de l’Etat ivoirien a déclaré que « la Côte d’Ivoire a retrouvé son rôle de pays moteur de la sous-région et les routes sont importantes pour maintenir les relations de bon voisinage avec tous les pays et surtout avec les populations qui partagent les mêmes frontières ». Autant d’efforts qui semblent séduire les investisseurs.

Les investisseurs de retour en Côte d’Ivoire

Affichant un insolent taux de croissance de 8,5 % en moyenne depuis 2012, la Côte d’Ivoire compte bien capitaliser sur ses atouts pour attirer les investisseurs étrangers : au dynamisme de son économie s’ajoutent des ressources naturelles fécondes (agriculture, minerais) et la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée. Des atouts mis en avant pour séduire le secteur privé, sur lequel reposent tous les espoirs et vers lequel les investissements des fonds publics sont de plus en plus dirigés.

Le Fonds monétaire international (FMI) a ainsi récemment conclu un accord tri-annuel avec le gouvernement ivoirien afin de soutenir le Plan national de développement (PND 2016-2020), visant à renforcer le secteur privé en investissant dans les infrastructures et les secteurs sociaux, mais aussi à soutenir la transformation structurelle et l’industrialisation de l’économie ivoirienne.

Le FMI devrait mettre sur la table pas moins de 300 milliards de FCFA (soit plus de 600 millions d’euros), pour un programme qui « aidera le gouvernement à poursuivre les grands succès atteints durant les quatre dernières années et renforcer les fondations d’une croissance forte et inclusive qui favorisera la réduction de la pauvreté », selon un rapport de l’institution monétaire.

Les institutions financières internationales ont donc confiance en la Côte d’Ivoire?; et elles le prouvent. Non contente de figurer parmi les premières places financières d’Afrique de l’Ouest, Abidjan accueille désormais le siège régional de la Banque européenne d’investissement (BEI). Lors de l’inauguration du bureau, le président de la BEI, Werner Hoyer, a affirmé que le choix d’Abidjan « reflète le partenariat de confiance qui lie désormais la BEI à la Côte d’Ivoire pour une action accrue notamment en faveur des infrastructures durables et du soutien au secteur privé ». Signe de cette confiance réciproque, le pays sera le premier d’Afrique à recevoir un prêt de l’institution européenne.

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