
À six mois de la présidentielle prévue en octobre 2025, la tension politique monte en Côte d’Ivoire. La Coalition pour l’alternance pacifique (CAP Côte d’Ivoire), qui regroupe des figures majeures de l’opposition comme Pascal Affi N’Guessan, Charles Blé Goudé ou encore Tidjane Thiam, hausse le ton et appelle à un dialogue immédiat avec le pouvoir.
Au cœur de leurs revendications : la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), la transparence du processus électoral et la réintégration des figures radiées de la liste électorale.
Une coalition plurielle face à une CEI contestée
Fondée en mars 2025, la CAP CI se présente comme une plateforme unitaire de l’opposition, déterminée à obtenir des élections réellement démocratiques. Sa porte-parole, Simone Ehivet, ex-Première dame et présidente du MGC, ne mâche pas ses mots. Pour elle, la CEI actuelle est illégitime et ne peut garantir un scrutin crédible. Selon elle, « la Commission n’a plus de légalité » depuis que l’opposition en a retiré ses membres. La CAP CI réclame sa dissolution et la création d’un nouvel organe électoral indépendant qui exclue les représentants des partis politiques.
Des revendications précises pour un scrutin inclusif
La coalition ne se contente pas d’une critique institutionnelle. Elle avance des demandes concrètes. Elle exige un audit de la liste électorale qu’elle juge truffée d’irrégularités, ainsi que la réintégration de plusieurs figures majeures de la scène politique ivoirienne, comme l’ex-président Laurent Gbagbo, Guillaume Soro ou encore Charles Blé Goudé, tous exclus du fichier électoral. CAP CI défend également la présence de Tidjane Thiam, leader du PDCI, dont l’éligibilité serait remise en cause par certains adversaires politiques. L’objectif : garantir à tous les acteurs politiques les mêmes chances dans la course à la magistrature suprême.
Le meeting du 31 mai : une démonstration de force annoncée
Pour appuyer ses demandes, CAP Côte d’Ivoire prévoit un grand rassemblement populaire le 31 mai prochain à Abidjan. L’événement, organisé par Charles Blé Goudé, vise à mobiliser les partisans de tous bords autour de la nécessité d’un dialogue politique. Des mini-meetings de sensibilisation dans les quartiers précéderont cette manifestation, qui se veut historique. Le mot d’ordre est clair : mettre la pression sur le pouvoir pour obtenir des réformes, dans un esprit de paix et de respect des principes démocratiques.
Un gouvernement confiant, mais sous pression
Face à cette offensive politique, le gouvernement ivoirien, par la voix de son porte-parole Amadou Coulibaly, se veut rassurant. Il affirme que les élections d’octobre seront « apaisées, démocratiques et transparentes », et rappelle que les grandes questions électorales ont déjà été discutées lors du dialogue politique clos en 2022. Mais cette position ne suffit pas à calmer les inquiétudes de l’opposition, qui juge ce processus dépassé. Elle exige un cadre de discussions renouvelé, incluant la société civile et des garanties sur l’indépendance du scrutin.