
L’arrestation de Jonathan Fonati Koffa, ancien président de la Chambre des représentants et proche de l’ex-président George Weah, secoue le Liberia. Accusé d’avoir orchestré l’incendie du Congrès, il fait face à des chefs d’inculpation lourds.
L’ombre du brasier de décembre plane toujours sur Monrovia. Jonathan Fonati Koffa, figure centrale du Parlement libérien et proche de l’ancien président George Weah, a été placé en détention par la police nationale. Il est soupçonné d’avoir orchestré l’incendie qui a ravagé le Congrès en décembre dernier, en pleine tourmente institutionnelle.
Une arrestation à haute portée symbolique
C’est un changement profond dans la crise politique qui secoue le Liberia depuis la présidentielle de 2023. L’ancien président de la Chambre des représentants, Jonathan Fonati Koffa, a été interpellé et inculpé de crimes graves, dont incendie criminel, tentative de meurtre, mise en danger d’autrui et association de malfaiteurs. Il est accusé d’avoir participé à l’organisation et au financement de l’incendie du Capitole, survenu le 18 décembre dernier, en plein conflit parlementaire.
Le chef de la police, Gregory O. W. Colman, affirme détenir des « preuves crédibles » du rôle stratégique de M. Koffa dans un complot visant à « entraver le processus législatif ». L’homme fort du Congrès est désormais détenu au siège de la police nationale.
Un long bras de fer politique
La mise en cause de Koffa s’inscrit dans une lutte d’influence ouverte depuis octobre 2023. À cette époque, une coalition de 47 députés, appelée « Bloc majoritaire », avait voté la destitution de l’élu, l’accusant de mauvaise gouvernance, de corruption et de conflits d’intérêt. Ces parlementaires avaient alors élu leur propre président, Richard Nagbe Koon, membre du parti de l’actuel président Joseph Boakai.
Malgré une décision de la Cour suprême invalidant sa destitution en avril, Jonathan Koffa avait préféré démissionner en mai, officiellement pour « préserver la stabilité institutionnelle ». Mais cette décision n’a pas suffi à apaiser les tensions politiques, encore attisées par son arrestation.
L’opposition crie à l’acharnement politique
Les réactions ne se sont pas fait attendre. L’opposition, menée par l’ancien président George Weah, dénonce des « manœuvres politiques dangereuses » et réclame la libération immédiate de Koffa et des autres députés inculpés — au nombre de cinq selon les autorités. « Ces développements sont profondément préoccupants et rappellent un chapitre sombre de l’histoire de notre nation », a déclaré M. Weah.
Dans un pays marqué par des décennies de guerre civile et d’instabilité politique, cette nouvelle crise judiciaire inquiète. D’autant que l’affaire de l’incendie touche au cœur du pouvoir législatif, ravivant les lignes de fracture entre les camps Boakai et Weah.