L’ONU prolonge les sanctions contre les groupes armés en République Centrafricaine jusqu’en 2026


Lecture 4 min.
Drapeau de l'ONU
Drapeau de l'ONU

Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l’unanimité la résolution 2789 (2025) reconduisant les mesures restrictives contre les milices centrafricaines. Cette décision intervient dans un contexte d’amélioration progressive de la situation sécuritaire, marquée notamment par la dissolution récente de deux groupes armés et leur réintégration dans le processus de paix.

Le Conseil de sécurité a récemment prolongé les sanctions contre les groupes armés opérant en République Centrafricaine (RCA). La résolution 2789 (2025) a été adoptée à l’unanimité, prorogeant ces sanctions jusqu’au 31 juillet 2026 et prolongeant également le mandat du groupe d’experts chargé de la surveillance de l’application de ces mesures jusqu’au 31 août 2026.

En quête d’une stabilité perpétuelle depuis son indépendance, la République Centrafricaine se confronte à des défis multiformes et complexes. Ainsi, les sanctions imposées par l’ONU visent à contenir les activités perturbatrices des groupes armés dans ce pays. Cette résolution 2789 ordonne à tous les pays membres de bloquer les transferts d’armes à ces groupes.

Un régime de sanctions évolutif adapté aux réalités du terrain

Il est important de rappeler que les sanctions de l’ONU ne datent pas d’aujourd’hui à l’encontre des groupes armés en RCA. En effet, les premières sanctions datent de plusieurs années et ont été mises en place pour contenir la prolifération des armes et contrer les activités des milices. À cette époque, il avait été imposé un embargo strict sur les armes au gouvernement et aux groupes armés sans distinction.

Mais en 2024, dans un souci de renforcer l’autorité centrale, le Conseil de sécurité avait modifié cet embargo en permettant au gouvernement centrafricain de se réarmer légalement, tout en maintenant les sanctions à l’encontre des groupes armés afin de les empêcher de s’approvisionner en armes et en matériel connexe de tout type pour garantir la stabilité du pays et de l’ensemble de la région.

Néanmoins, s’il est vrai que ces sanctions visent non seulement à réduire l’accès aux armes mais aussi à asphyxier les financements des groupes armés, il faut aussi faire remarquer qu’elles ont un impact direct sur la population du fait qu’elles peuvent provoquer des tensions économiques. Raison pour laquelle le représentant de l’Algérie, parlant au nom du groupe des A3+ (Algérie, Sierra Leone, Somalie et Guyana), tout en saluant l’adoption de ce texte et soulignant l’unité du Conseil dans ce dossier pour la deuxième année consécutive, a précisé qu’un soutien au développement économique et social en RCA était tout aussi important pour la population locale. Il a également souligné qu’il était essentiel de miser sur la coopération internationale, tant la surveillance des frontières et la coopération des pays voisins sont essentielles pour éviter les contournements.

Des signes encourageants vers la réconciliation nationale

Le groupe des A3+, félicitant les avancées et le rôle des autorités centrafricaines dans l’application des sanctions et leur collaboration avec les experts de l’ONU, a déclaré que « ce consensus reflète la dynamique positive qui s’est dégagée sur le terrain à la suite de la dissolution, au début du mois, de deux groupes armés ».

La réconciliation étant un objectif primordial pour une paix durable en République Centrafricaine, les A3+ ont salué la décision de ces groupes armés de signer un accord de paix avec le gouvernement centrafricain et de rejoindre le processus de paix, encourageant les autres groupes à suivre le même exemple. Ils espèrent que le Tchad, après sa médiation menée avec succès, continuera à jouer son rôle de garant des accords de paix signés entre le gouvernement et les deux groupes armés (« Retour, Réclamation et Réhabilitation » et « Unité pour la Paix en Centrafrique »).

Les A3+ ont vu dans cette avancée une étape prometteuse vers une stabilité durable en République Centrafricaine, en particulier à la lumière des élections locales et législatives prévues pour le mois de décembre prochain.

Au regard des longues périodes d’instabilité qu’a connues la RCA, on s’accorde à affirmer que la voie vers la paix est longue et difficile, mais que l’efficacité des sanctions internationales visant à rétablir la paix et renforcer le gouvernement central dépendra du respect de leur application sur le terrain.

Avatar photo
LIRE LA BIO
Franck Biyidi est diplômé de l'IRIC (Institut des Relations Internationales du Cameroun) je suis spécialiste des relations internationales au sein de la Francophonie et de l'Union Africaine et de tout ce qui touche la diplomatie en Afrique francophone
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News