
Le bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a déclaré vendredi « totalement infondé » de porter des charges contre l’Afrique du Sud concernant un prétendu « génocide » de fermiers blancs, comme l’a fait le Président des États-Unis.
Le Président des États-Unis a une nouvelle fois accusé l’Afrique du Sud de « génocide » des agriculteurs blancs lors d’une rencontre cette semaine dans le Bureau ovale avec son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, et en présence de la presse. La présentation faite lors de la réunion par Donald Trump, à l’aide de vidéos et d’articles, contiendrait plusieurs erreurs, et le Président américain aurait déformé un phénomène très marginal dans le pays, qui a l’un des taux d’homicides les plus élevés de la planète.
« Ce sont des problèmes très graves. Ce terme ne doit pas être utilisé à la légère sans en comprendre pleinement le sens », a déclaré le porte-parole du bureau du Haut-Commissaire, Ravina Shamdasani. « Compte tenu de l’histoire de l’Afrique du Sud, c’est totalement inapproprié », a-t-il poursuivi. De son côté, le ministre sud-africain de la Police, Senzo Mchunu, a réfuté les allégations, expliquant que ces croix commémoraient un cambriolage meurtrier isolé et n’avaient ni portée raciale ni valeur de preuve.
Une manipulation politique pour séduire un électorat conservateur américain ?
L’officiel a dénoncé une manipulation politique destinée à séduire un électorat conservateur américain. Les statistiques récentes montrent que les fermiers assassinés étaient majoritairement noirs, contredisant l’idée d’un ciblage des Blancs. Pretoria souligne que les violences touchent toutes les communautés et appelle à rejeter les discours de désinformation qui nuisent aux relations bilatérales et à la stabilité sociale.
Les décès d’agriculteurs blancs représentent une infime minorité des homicides en Afrique du Sud, comme le révèlent les chiffres officiels et même l’organisation identitaire « afrikaner » AfriForum, proche de l’entourage de Donald Trump. Les données de cette organisation, formée par des « Afrikaners » (descendants d’Européens), remettent en question Trump en ayant recensé 49 homicides dans des fermes sud-africaines en 2023, sans préciser les ethnies. Ces 49 homicides ne représentent qu’une petite fraction des 27 621 enregistrés entre avril 2023 et mars 2024.