
Donald Trump relance la polémique sur un prétendu génocide de la minorité blanche en Afrique du Sud, brandissant images et récits alarmistes. En réponse, Pretoria démonte point par point ses arguments, qualifiant ces allégations de manipulation politique sans fondement factuel.
Le ministre sud-africain de la Police, Senzo Mchunu, a vivement réagi aux récentes déclarations de Donald Trump, selon lesquelles un « génocide » viserait les fermiers blancs en Afrique du Sud. Lors d’une rencontre à Washington avec le président Cyril Ramaphosa, l’ancien président américain a brandi des vidéos et des articles qu’il estime probants. Pour Pretoria, ces allégations relèvent de la manipulation politique et ne reposent sur aucun fondement factuel.
Une mise en scène interprétée comme preuve
Lors de sa rencontre avec le président Ramaphosa dans le Bureau ovale, Donald Trump a présenté une vidéo montrant des croix blanches en bord de route. Selon lui, ce mémorial symboliserait les victimes blanches d’un prétendu génocide en Afrique du Sud. Mais pour le ministre de la Police sud-africain, ces croix n’indiquaient ni des tombes ni des lieux d’inhumation, mais représentaient un mémorial temporaire érigé en 2020 à la suite d’un cambriolage meurtrier dans une ferme. L’événement, explique-t-il, avait une portée symbolique, sans caractère généralisé ni racialement ciblé.
Senzo Mchunu a qualifié les accusations de Donald Trump de « déformation » grossière des faits. Il estime que l’ancien président utilise une rhétorique infondée pour entretenir une « histoire de génocide », affirmant à tort qu’une campagne systématique serait menée contre les Afrikaners. Selon lui, il ne s’agit là que de tentatives pour justifier une posture politique à destination d’un certain électorat conservateur américain, sensible aux récits de persécution des minorités blanches.
La réalité des chiffres contredit la théorie du génocide
Le ministre sud-africain s’appuie sur les données officielles pour réfuter l’existence d’un ciblage des fermiers blancs. Sur les trois premiers mois de 2025, les seules victimes recensées parmi les propriétaires agricoles assassinés étaient noires. Senzo Mchunu rappelle que les meurtres de fermiers touchent historiquement toutes les communautés, mais affectent davantage les populations noires en zones rurales et urbaines. Il précise que, bien que la police ne catégorise habituellement pas les crimes selon la race, elle a accepté de le faire dans ce cas pour répondre aux accusations « sans fondement » de Trump.
Cette polémique survient dans un contexte de refroidissement des relations bilatérales. Depuis son passage à la Maison-Blanche, Donald Trump a réduit l’aide à Pretoria, expulsé l’ambassadeur sud-africain et proposé un refuge aux Blancs « persécutés ». Ces actions et discours ont mis à mal les efforts diplomatiques entre les deux pays. Pour Pretoria, il est urgent de rétablir une lecture objective des faits et de lutter contre la désinformation alimentée par des personnalités politiques étrangères.