
L’Igitoki, dont le nom signifie « bananes » en kinyarwanda, est un plat symbolique d’Afrique de l’Est. Il est originaire du Rwanda mais se retrouve sous forme de variantes dans toute la sous-région.
L’Igitoki trouve ses racines dans les traditions séculaires du Rwanda et se retrouve sous diverses variantes dans toute la région des Grands Lacs africains. Au Burundi, en Ouganda (où il porte le nom de « matooke« ) et en République démocratique du Congo, cette mijotée de bananes plantain réjouit les papilles.
La banane plantain, ingrédient principal, est récoltée encore verte lorsque sa chair blanche est riche en amidon.
Dans la culture rwandaise, l’Igitoki se déguste traditionnellement avec les doigts, selon une coutume où la convivialité prime sur les conventions. Cette recette s’inscrit dans la tradition agricole des Hutus et des Twas, qui avaient développé une alimentation riche en légumes et tubercules, valorisant les produits de la terre face aux contraintes géographiques.
La recette traditionnelle
Documentée dans l’ouvrage « Recettes africaines et leurs valeurs nutritives » de l’Université Senghor d’Alexandrie, la préparation révèle la sophistication de ce plat rustique.
Ingrédients pour 5 personnes :
4 kg de bananes plantain vertes
500 g d’aubergines
5 kg de tomates fraîches
200 g d’oignons
300 g de farine d’arachides
Sel et épices
Préparation :
Les bananes plantain sont épluchées, découpées et mélangées avec les légumes hachés.
L’ensemble mijote dans l’eau pendant 40 minutes. L’étape cruciale arrive avec l’ajout de la farine d’arachides délayée dans l’eau froide, transformant le ragoût en un plat complexe et nutritif.
Un équilibre nutritionnel remarquable
L’Igitoki constitue un bon exemple d’équilibre traditionnel. Les bananes plantain fournissent les glucides complexes, les aubergines apportent fibres et antioxydants, les tomates enrichissent en vitamine C, tandis que la farine d’arachides constitue l’élément protéique essentiel.
Cette composition reflète la sagesse alimentaire ancestrale, créant des plats équilibrés avec les ressources locales disponibles.
Variations et modernité
L’Igitoki se décline en multiples variantes : ajout de feuilles de manioc, de poisson séché ou de viande pour les occasions spéciales. Aujourd’hui, des chefs du mouvement « Rwanda Gourmet » valorisent cette recette ancestrale. Dans les restaurants de Kigali et lors des tours culinaires, l’Igitoki permet aux visiteurs de découvrir l’authenticité des saveurs rwandaises.
Le plat se déguste généralement avec le « pili pili« , sauce piquante à base de tomates, oignons et piments, ou l' »ikinyiga », sauce aux arachides plus liquide. Il peut également accompagner du riz ou de l’ugali (bouillie de maïs).
Avec la diaspora rwandaise mondiale, ce plat voyage et s’adapte, permettant aux expatriés de retrouver les saveurs de leur enfance tout en faisant découvrir leur culture à un public international.