
Sigit, spécialiste italien des composants automobiles, vient de signer un accord stratégique avec le groupe public algérien ENPC pour créer une unité de production à Sétif. Une installation qui concrétise les ambitions de l’Algérie de développer une industrie automobile locale et témoigne de l’influence grandissante de l’Italie, désormais premier partenaire européen du pays au détriment de la France.
L’industrie automobile algérienne vient de saluer l’arrivée de l’équipementier italien Sigit qui fabriquera des pièces pour l’usine Fiat d’Oran. Cette implantation, formalisée par un accord signé en mai 2025 entre Sigit et Siplast (filiale du groupe public ENPC), illustre la nouvelle dynamique qui anime le secteur automobile en Algérie.
Cette collaboration s’inscrit dans la volonté des autorités algériennes de bâtir une véritable chaîne de valeur automobile locale. Le choix de Sétif pour accueillir ce nouveau site industriel n’est pas anodin : la wilaya dispose d’infrastructures solides et d’un tissu de PME déjà actives dans la transformation des matériaux.
La diversification économique en marche
Ce partenariat s’inscrit parfaitement dans la stratégie de diversification économique portée par le président Abdelmadjid Tebboune. Avec une balance commerciale positive, l’Algérie dispose des moyens financiers pour favoriser dans son industrialisation. L’objectif est clair : réduire la dépendance aux importations et créer de la valeur ajoutée localement.
L’arrivée de Sigit témoigne également du rôle croissant de l’Italie dans l’économie algérienne. Le pays transalpin a supplanté la France comme premier partenaire européen de l’Algérie, une évolution qui se traduit par des investissements concrets dans des secteurs stratégiques comme l’automobile. Cette coopération renforcée entre Alger et Rome ouvre de nouvelles perspectives pour les deux pays.
Fort de ses 60 années d’expérience, Sigit qui travaille déjà avec des constructeurs prestigieux comme Fiat, Volkswagen, Mercedes et Lamborghini, garantit un niveau de qualité conforme aux standards les plus exigeants.
Le transfert technologique prévu dans l’accord représente un aspect crucial de ce partenariat. Des programmes de formation pour les techniciens algériens sont d’ores et déjà planifiés, accompagnés d’une adaptation progressive des équipements aux normes internationales. Cette montée en compétences du personnel local constitue un investissement sur le long terme, essentiel pour l’autonomie future du secteur.
Un écosystème automobile en pleine construction
L’installation de Sigit s’inscrit dans un mouvement plus large de renaissance de l’industrie automobile algérienne. Après des années de stagnation marquées par l’échec des projets de montage SKD-CKD, l’Algérie a tiré les leçons du passé.
L’année 2025 s’annonce particulièrement positive avec plusieurs développements significatifs. Fiat à Oran augmente progressivement son taux d’intégration locale. Hyundai prépare l’ouverture d’une usine robotisée de pointe, tandis que Chery a obtenu l’accréditation pour lancer sa production locale. Enfin, JAC Motors affiche un taux d’achèvement de 80% pour son usine d’Aïn Témouchent, et Geely a présenté son plan d’investissement pour une usine de montage. Un ensemble d’investissement immpressionant qui augure d’une belle production en 2026.
Au-delà de la création d’emplois directs dans la nouvelle unité de production, c’est tout un écosystème de sous-traitance qui devrait se développer autour de cette activité.
Sigit envisage même de transférer une partie de ses commandes internationales vers l’Algérie, ouvrant ainsi des perspectives d’exportation pour des composants automobiles « Made in Algeria« . Cette ambition pourrait positionner l’Algérie comme un hub régional pour la production de pièces automobiles, notamment vers les marchés africains en pleine croissance.