L’Alliance des États du Sahel portera un message commun à l’ONU


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Drapeau de l'AES
Drapeau de l'AES

Unis dans une démarche diplomatique inédite, les trois pays de l’Alliance des États du Sahel veulent faire entendre d’une seule voix leurs revendications de souveraineté et leurs aspirations de développement à la tribune des Nations Unies. Cette coordination préalable marque une nouvelle étape dans l’affirmation géopolitique de la région.

En prélude à leur prise de parole ce samedi 28 septembre 2025 lors du débat général de la 80e Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, les premiers ministres de l’Alliance des États du Sahel (AES) se sont réunis mercredi à New York afin de coordonner leurs positions et d’harmoniser leurs points de vue avant leur participation au débat général.

Afin de s’éloigner des clivages et divisions régionales qui ont souvent caractérisé les communautés sous-régionales africaines sur la scène internationale, les premiers ministres du Burkina Faso Jean Emmanuel Ouédraogo, du Mali Abdoulaye Maïga et du Niger Ali Lamine Zeine ont tenu à réaffirmer l’unité et la solidarité qui fondent l’Alliance des États du Sahel (AES) et à porter un message commun, centré sur les aspirations de leurs peuples.

Cette rencontre leur a permis de partager des informations sur la situation interne de chaque État et d’examiner les grands enjeux mondiaux, comme l’a rappelé le porte-parole de cette séance de travail, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, en ces termes : « Les discussions ont porté sur l’indépendance, la souveraineté et la dignité », des valeurs que les délégations entendent défendre à la tribune onusienne. Ils ont aussi, au cours de cette rencontre, partagé leurs analyses sur la 80e Assemblée générale de l’ONU, leur permettant de faire le point sur les affaires du monde.

Une affirmation diplomatique collective

Cette démarche démontre à suffisance la volonté des pays de l’AES de s’affirmer comme des acteurs à part entière, capables de définir eux-mêmes leur agenda diplomatique et d’exprimer une vision collective pour l’avenir de leurs États. En dehors des interventions prévues dans le cadre des débats officiels, les délégations tiendront des activités connexes, parmi lesquelles la rencontre avec les communautés sahéliennes vivant aux États-Unis, afin de renforcer les liens avec leurs ressortissants mais surtout de mobiliser les élites sahéliennes autour du projet confédéral.

La délégation des États de l’AES entend redorer l’image que le monde a de ces pays du Sahel, afin de montrer à la communauté internationale que cette partie de l’Afrique n’est pas uniquement une région de crise, mais qu’elle est aussi un espace de résilience et d’innovation institutionnelle.

Les premiers ministres souhaitent démontrer à New York ce samedi à la tribune de l’Assemblée générale que l’ambition des pays de l’AES est de répondre aux attentes des populations en quête de sécurité, de dignité et de progrès, et d’inscrire l’Alliance dans un cadre politique durable tourné vers la stabilité, la coopération et le développement.

Cette approche coordonnée marque une étape importante dans la consolidation de l’AES comme acteur géopolitique régional, déterminé à faire entendre sa voix sur la scène internationale et à défendre une vision sahélienne autonome du développement et de la gouvernance.

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Franck Biyidi est diplômé de l'IRIC (Institut des Relations Internationales du Cameroun) je suis spécialiste des relations internationales au sein de la Francophonie et de l'Union Africaine et de tout ce qui touche la diplomatie en Afrique francophone
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