
Face à un contexte géopolitique incertain et à une reprise mondiale de la demande en hydrocarbures, l’Algérie se positionne comme un acteur stratégique et fiable sur le marché pétrolier international. Grâce à sa politique énergétique cohérente, des découvertes prometteuses et une participation active au sein de l’alliance Opep+, le pays affiche une ambition claire : valoriser ses ressources de manière durable tout en soutenant l’équilibre du marché mondial.
Un ajustement stratégique dans le cadre de l’Opep+
En juillet 2025, l’Algérie augmentera sa production de 8 000 barils par jour, conformément à l’accord entre les huit pays membres de l’Opep+ visant à lever progressivement les réductions volontaires décidées depuis avril 2023. Cette mesure reflète l’engagement d’Alger à participer à la stabilité des prix du pétrole tout en tirant parti de la hausse saisonnière de la demande.
Lors d’une réunion ministérielle tenue en visioconférence, l’Algérie a appuyé l’idée d’une reprise marquée de la demande pétrolière mondiale en 2025, justifiée par la relance des déplacements internationaux et des activités industrielles. L’augmentation collective de 411 000 barils/jour décidée pour juillet positionne l’Algérie comme un contributeur constructif, mettant ses capacités d’extraction et d’adaptation au service du marché global.
Des capacités nationales en pleine expansion
L’Algérie tire profit de nouvelles découvertes pétrolières importantes, ce qui renforce sa capacité à ajuster rapidement sa production. À Touggourt, le puits WOEN-2 a permis de réévaluer les réserves à 961 millions de barils, avec des débits dépassant 5 000 barils/jour. À El Bayadh, le puits OSC-1 confirme le potentiel pétrolier du Sillon de Benoud, avec 925 barils/jour extraits lors du test initial.
Ces découvertes stratégiques, menées par Sonatrach, permettent de diversifier les pôles de production et de garantir un approvisionnement régulier, tout en consolidant l’indépendance énergétique nationale. Elles montrent également la capacité de l’Algérie à transformer ses découvertes en actifs économiques, contribuant directement à la croissance du pays.
Des investissements dans la technologie et la coopération internationale
Pour assurer la rentabilité de cette montée en puissance, l’Algérie a conclu des accords avec des partenaires internationaux visant à moderniser les technologies d’extraction et réduire les coûts opérationnels. Cela permet non seulement d’augmenter la productivité, mais aussi de maximiser la valeur ajoutée des ressources tout en respectant les engagements climatiques et économiques.
L’Algérie affiche également une volonté de développer localement la production de dérivés pétroliers, afin de répondre à la fois aux besoins intérieurs, notamment pour le transport, et d’accroître ses exportations. Des infrastructures modernes comme celles de Skikda et Hassi Messaoud facilitent l’acheminement des hydrocarbures vers les marchés internationaux.
Une performance commerciale portée par le Sahara Blend
Dans un marché tendu, le pétrole algérien Sahara Blend connaît une hausse spectaculaire, atteignant 93,32 dollars le baril, dépassant même le Brent de la mer du Nord. Cette performance confirme la qualité et la fiabilité du brut algérien, très prisé par les raffineurs à l’échelle mondiale. Elle constitue une aubaine pour les finances publiques, en améliorant la balance commerciale et en renforçant les réserves en devises.
La flambée des prix mondiaux, alimentée par la guerre en Ukraine, les sanctions contre la Russie et une offre restreinte, place l’Algérie dans une position enviable. Son pétrole devient un atout stratégique, tant pour ses partenaires que pour sa stabilité macroéconomique.
L’Algérie, moteur africain de la stabilité énergétique
L’Afrique, bien que productrice de 10% du pétrole mondial, reste paradoxalement dépendante des importations de produits raffinés. L’Algérie entend combler ce déséquilibre en renforçant l’intégration régionale. À travers la Commission africaine de l’énergie, Alger soutient la création d’un marché continental des produits pétroliers, en partenariat avec d’autres producteurs et les raffineries du continent.
Cette initiative vise à réduire la dépendance énergétique de l’Afrique, renforcer les chaînes d’approvisionnement internes, et encourager la souveraineté énergétique. L’Algérie, grâce à ses ressources, ses infrastructures et sa diplomatie énergétique, a un rôle de chef de file naturel dans cette transformation.
Un engagement constant pour l’équilibre du marché
L’Algérie n’en est pas à sa première décision coordonnée. En avril et août 2023, le pays avait volontairement réduit sa production de pétrole, respectivement de 48 000 barils/jour puis à un total de 940 000 barils/jour, pour soutenir les prix face à un marché fragilisé. Ces ajustements temporaires ont montré la responsabilité de l’Algérie dans la gouvernance pétrolière mondiale.
Aujourd’hui, alors que les perspectives économiques s’améliorent, l’Algérie prouve qu’elle peut accroître sa production sans compromettre la stabilité des prix, grâce à une stratégie équilibrée entre anticipation, production durable et coopération internationale.