Joseph Kabila démissionne son gouvernement


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Drapeau de la République Démocratique du Congo
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Joseph Kabila  » a démissionné  » son gouvernement. Les ministres sortants sont priés d’expédier les affaires courantes jusqu’à la nomination de leurs successeurs. Et de rester dans le pays : toutes les missions à l’étranger sont suspendues.

Oublié Laurent-Désiré Kabila, le nouveau président congolais tient à se faire un prénom. Soixante dix jours après sa prise de pouvoir, Joseph Kabila veut effacer l’empreinte de son père dans le paysage politique en RDC. Signe de l’assurance croissante du jeune chef d’Etat, âgé de 29 ans et également chef du gouvernement, il s’est séparé de ses ministres , mercredi dernier, quelques heures avant de quitter Kinshasa pour l’Allemagne, où il doit entamer ce jeudi une visite officielle de 48 heures.

Les ministres sont donc priés de se satisfaire d’expédier les affaires courantes jusqu’à la nomination d’un nouveau gouvernement. C’est le nouveau et tout puissant directeur du cabinet présidentiel Théophile Mbemba Fundu, d’origine équatorienne, qui a annoncé la nouvelle. Le gouvernement de RDC n’a pas été remanié depuis l’arrivée au pouvoir du général-major Joseph Kabila, qui a succédé le 26 janvier à son défunt père, victime d’un attentat dans le palais présidentiel de Kinshasa le 16 janvier.

La grande purge a commencé

Joseph Kabila a commencé à placer ses hommes dès le début mars, en commençant par les institutions clés du régime: le cabinet présidentiel, qui jouait sous Laurent-Désiré Kabila : le rôle de gouvernement-bis, de  » shadow cabinet « , le haut-commandement militaire, stratégique dans un pays en guerre, et les services de sécurité. Il a choisi une équipe jeune qui lui est entièrement dévouée, même s’il avait jusque là gardé quelques barons auxquels il avait eu soin d’enlever toute responsabilité directe.

Le chef de l’Etat a ainsi déjà changé le directeur du cabinet présidentiel, le conseiller spécial en matière de sécurité, son aide de camp, plusieurs commandants en chef de l’armée. Son choix le plus controversé, même dans ses propres rangs, demeure la nomination du peu recommandable Didier Kazadi Nyembwe comme directeur de l’Agence nationale de renseignement (ANR). Les observateurs notent l’emprisonnement troublant de l’ancien aide de camp de Laurent-Désiré Kabila, Eddy Kapend, qui avait pourtant fortement contribué à l’intronisation de Joseph Kabila à la tête du pays.

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