Guinée : l’opposition défie Alpha Condé


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Drapeau de la Guinée Bissau
Drapeau de la Guinée Bissau

Les opposants guinéens, réunis au sein du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et l’Alliance pour la Démocratie et le Progrès, entendent marcher après le mois saint de Ramadan qui a pris fin ce week-end. Ils ont choisi la date du 27 août prochain pour organiser la marche qui se déroulera sur l’autoroute Fidel Castro, fief du Président Alpha Condé.

(De notre correspondant)

Après avoir observé un mois de trêve à cause du mois béni de Ramadan, l’opposition dite « radicale » veut reprendre le chemin des rues pour réclamer un dialogue franc avec le pouvoir en vue de définir ensemble les modalités devant conduire à l’organisation des élections législatives. Des élections qui peinent à être organisées depuis la présidentielle de 2010 qui a conduit à l’élection du Président Alpha Condé. Plusieurs dates annoncées, par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), n’ont pas été respectées.

Pomme de discorde

Les opposants ne font plus confiance aux membres de l’institution chargée d’organiser les élections et le référendum en Guinée (CENI), notamment son Président Lounsény Camara qu’ils accusent de rouler pour le pouvoir. C’est pour cette raison, qu’ils demandent la recomposition paritaire des membres de cette institution, c’est-à-dire : dix membres de l’opposition, dix de la mouvance, trois de la société civile et deux de l’administration. Une revendication que le pouvoir n’entend pas de cette oreille. Pour la mouvance présidentielle, regroupée au sein de l’alliance Arc-en-ciel, il n’est pas question de recomposer la CENI.

Autre point de discorde, le choix de l’opérateur de saisie qui réalisera la révision de la liste électorale. Le pouvoir mise sur une société sud-africaine, Waymark. Au détriment de la société française, Sagem qui détenait le marché. Les deux blocs de l’opposition ne sont pas d’accord. Ils dénoncent entre autres l’opacité du contrat signé entre le pouvoir et la société sud-africaine. Ils ont, à travers une déclaration, demandé la résiliation du contrat.

Interdiction de manifestation à Conakry

Peu après l’annonce de l’opposition de marcher le 27 août prochain, le gouverneur de la ville de Conakry, Commandant Sékou Resco Camara est apparu à la télévision nationale pour réitérer la décision du gouvernement d’interdire les manifestations jusqu’à nouvel ordre. Il promet des poursuites judiciaires. « Il reste entendu que le respect de la loi est un facteur de stabilité politique en Guinée ; économique et social qui établit l’ordre dans tout le système de gestion démocratique dans la restauration de l’autorité de l’Etat et des institutions républicaines. Sa violence entraine des poursuites judiciaires voire des condamnations pénales. C’est pourquoi, les autorités de la ville de Conakry mettront à la disposition de la justice tous les acteurs des infractions aux dispositions légales relatives aux manifestations de rue, cortèges, défilés et autres attroupements non autorisés », a-t-il déclaré.

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