
En Belgique, une course contre la montre se joue pour une fillette de 12 ans atteinte d’une grave maladie du sang. Faute de donneur compatible dans les registres actuels, un policier gantois bien connu a décidé d’agir en dehors de son cadre professionnel. En appelant les citoyens d’origine nord-africaine à rejoindre le registre des donneurs de cellules souches, il espère combler un manque de diversité génétique. Une démarche solidaire qui pourrait offrir à Hafsa l’espoir d’un traitement salvateur.
Une mobilisation urgente s’organise en Belgique pour offrir une chance de survie à Hafsa, une enfant de 12 ans atteinte d’une maladie grave du sang. Face à l’absence de donneur compatible, Abdelkamal Ouad Khlie, policier gantois connu du grand public, appelle les personnes d’origine nord-africaine âgées de 18 à 40 ans à s’inscrire comme donneurs de cellules souches. Un geste simple, mais potentiellement vital.
Une urgence médicale qui ne laisse pas de temps
Hafsa doit recevoir une greffe de cellules souches hématopoïétiques dans les plus brefs délais. Ce type de greffe est souvent la seule option thérapeutique pour certaines leucémies, aplasies médullaires ou maladies génétiques du sang. Le problème n’est pas médical, mais humain : trouver un donneur parfaitement compatible. La compatibilité repose sur des marqueurs génétiques très précis, hérités en grande partie de l’origine ethnique.
Dans le cas de Hafsa, les médecins sont formels : les meilleures chances se trouvent auprès d’un donneur d’origine nord-africaine, turque ou métissée. Or, ces profils restent fortement sous-représentés dans les registres internationaux. À Gand et bien au-delà, Abdelkamal Ouad Khlie est un visage familier. Policier depuis de nombreuses années, il s’est fait connaître du grand public grâce à l’émission télévisée Alloo bij de Wegpolitie. Mais cette fois, ce n’est pas l’uniforme qui parle, c’est le père de famille.
Appel aux Belges d’origine maghrébine
L’histoire de Hafsa l’a profondément touché lorsqu’il en a pris connaissance lors de l’opération solidaire De Warmste Week. Père d’une fille du même âge, il confie avoir immédiatement imaginé l’angoisse des parents. Son premier réflexe a été de vouloir aider concrètement, en s’inscrivant comme donneur avec son épouse. Une démarche stoppée net par la réglementation : l’âge maximal pour devenir donneur est fixé à 40 ans. Abdelkamal en a 50.
Empêché de donner biologiquement, le policier a choisi une autre voie : celle de la mobilisation. Depuis plusieurs semaines, il utilise sa notoriété et les réseaux sociaux pour lancer un appel aux Belges d’origine maghrébine. « S’inscrire ne coûte rien, ne fait pas mal, et peut sauver une vie », rappelle-t-il. La procédure est simple : une inscription en ligne sur le site officiel stamceldonor.be, suivie d’une prise de sang ou d’un prélèvement salivaire.
Pourquoi les donneurs nord-africains sont rares
Être inscrit ne signifie pas donner immédiatement, mais accepter d’être contacté en cas de compatibilité, parfois des années plus tard. En Belgique comme ailleurs en Europe, les registres de donneurs comptent majoritairement des profils d’origine européenne. Cette réalité réduit drastiquement les chances pour les patients issus de minorités ethniques de trouver un donneur compatible. Les spécialistes insistent : plus la diversité des donneurs est grande, plus les probabilités de greffe réussie augmentent.
Ces dernières semaines, environ 1 200 personnes supplémentaires se sont inscrites en réponse à l’appel. Un signal encourageant, mais insuffisant pour garantir une compatibilité parfaite pour Hafsa. Le don de cellules souches est souvent entouré d’idées reçues. Dans la majorité des cas aujourd’hui, il s’agit d’un don par prélèvement sanguin, comparable à un don de plasma. La méthode plus invasive, par ponction de la moelle osseuse, est devenue minoritaire et toujours réalisée sous anesthésie.





