Élections en RDC : la justice bientôt aux trousses des ministres et députés fraudeurs ?


Lecture 3 min.
Firmin Mvondo, Procureur général près la Cour de cassation
Firmin Mvondo, Procureur général près la Cour de cassation

Les prochains jours risquent de n’être pas de tout repos pour les ministres,  députés et autres mandataires publics dont les noms ont été cités dans l’affaire de fraude électorale. En tout cas, ils risquent d’avoir affaire à la justice, dans les prochains jours.

Les propos tenus, dimanche, par le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvondo, ne souffrent d’aucune ambiguïté. Pour le magistrat, la justice envisage « des poursuites contre tous les agents de gestion publique, candidats députés nationaux ou provinciaux pris la main dans le sac dans l’affaire de corruption et fraude lors des élections qui se sont tenues le 20 décembre dernier, sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo ».

Fraudes aux élections : « Personne n’est au-dessus de la loi »

De quoi donner des sueurs froides dans le dos des 82 personnes désignées, parmi lesquelles des ministres, des gouverneurs, députés et autres hauts responsables majoritairement proches du camp présidentiel. « Mon bureau est à la tâche, depuis longtemps. Personne n’est au-dessus de la loi. Donc, je continue sans désemparer pour les nouveaux cas… », renchérit Firmin Mvondo.

Ce dernier promet de mettre en application la loi électorale en vigueur en RDC et qui prévoit des sanctions contre toute personne se rendant coupable de fraude, corruption, destruction de matériel électoral, incitation à la violence et détention illégale de machines à voter.

« Kadima et son équipe font du bon travail »

Parmi ceux qui se réjouissent le plus de la publication, par la Céni, des noms des candidats députés impliqués dans des actes frauduleux, il y a l’ancien ministre Steve Mbikayi qui enchaîne les tweets depuis samedi. « Nous saluons la décision de la Céni d’invalider les auteurs de la fraude électorale. Nous ne nous étions pas trompés en affirmant que Kadima et son équipe font du bon travail », a-t-il écrit sur X (ancien Twitter).

Avant d’étaler sa joie de ne pas figurer sur une liste sur laquelle beaucoup l’attendaient, visiblement : « Pendant la lecture des noms des tricheurs, à l’étape de Mont Amba, beaucoup attendaient sûrement le nom de Steve Mbikayi suite à la cabale qui a été montée contre lui, suivie d’une campagne menée tambours battants par un journaleux champion en divagation dont un membre de la famille est d’ailleurs parmi les incriminés ».

Steve Mbikayi appelle les ministres « fraudeurs » à la démission

Puis il encense encore la Céni de Denis Kadima qui, pour lui, est la meilleure connue par la RDC : « Ce nettoyage prouve à suffisance que ces élections sont les meilleures de tous les temps. Car, ces pratiques ont toujours existé et [ont été] décriées dans le passé, mais leurs auteurs n’avaient jamais été sanctionnés ».

Et il finit son tweet en adressant une invite aux ministres et autres responsables impliqués dans cette affaire : « Logiquement, en attendant les poursuites judiciaires qui seront engagées contre eux, les ministres, mandataires publics et consorts invalidés doivent immédiatement déposer leur démission pour raison de dignité. Faute de quoi, ils doivent être révoqués par le président de la République ».

Avatar photo
Historien, Journaliste, spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne
Facebook Linkedin
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News