RDC : Martin Kabwelulu libéré après deux mois de détention


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Prison
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Après plus de deux mois de détention discrète, l’ancien ministre congolais des Mines, Martin Kabwelulu, a recouvré la liberté ce mardi à Kinshasa. Ce proche de l’ex-président Joseph Kabila avait été interpellé le 22 mai dernier, puis détenu sans annonce officielle au sein du Conseil national de cyberdéfense (CNC), un organe rattaché à la présidence congolaise.

Pendant toute cette période, les informations ont été distillées au compte-gouttes, tant les circonstances de sa détention que les chefs d’accusation n’ont jamais été rendus publics.

Une détention marquée par le silence et des interrogatoires ciblés

Selon des sources proches du dossier, Kabwelulu a été interrogé à plusieurs reprises sur les attributions de concessions minières pendant son long passage au ministère des Mines, un poste qu’il a occupé durant plus de douze ans sous le régime Kabila. Les enquêteurs s’intéressent particulièrement aux liens présumés entre certains actifs miniers et le patrimoine de l’ancien chef de l’État, aujourd’hui sénateur à vie.

L’ex-ministre n’a eu droit qu’à des visites très limitées pendant sa détention, ce qui a renforcé le caractère sensible de l’enquête. Aucun élément n’indique à ce stade si des charges formelles ont été retenues contre lui ou si sa libération est conditionnelle.

Une libération qui s’inscrit dans une dynamique plus large

La sortie de Martin Kabwelulu intervient dans un contexte de pressions judiciaires croissantes autour de l’entourage de Joseph Kabila. La levée de l’immunité parlementaire de l’ancien président a récemment été actée, et un procès est désormais ouvert contre lui. Le dossier Kabwelulu s’inscrit donc dans une stratégie plus large des autorités actuelles visant, selon elles, à « assainir » le secteur minier et à mettre fin à un système de prédation mis en place durant les années Kabila.

Le secteur minier, enjeu névralgique de la justice congolaise

Véritable colonne vertébrale de l’économie congolaise, le secteur minier est aujourd’hui au cœur de plusieurs enquêtes judiciaires. Les autorités affirment vouloir faire toute la lumière sur les conditions d’attribution de certains blocs miniers stratégiques et sur les circuits de financement qu’ils auraient permis de mettre en place. Le nom de Kabwelulu apparaît dans cette équation comme une pièce maîtresse, en raison de son rôle clé dans l’attribution des permis miniers pendant plus d’une décennie.

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