
Après des mois de suspense, le président Alassane Ouattara a confirmé sa candidature pour l’élection présidentielle du 25 octobre 2025, invoquant la stabilité et la prospérité. Une annonce qui, loin de calmer le jeu, intensifie les tensions politiques et soulève des questions cruciales sur l’avenir sociopolitique du pays.
La décision du président ivoirien intervient dans un climat déjà électrique, marqué par plusieurs éléments :
- Des exclusions et inéligibilités : des figures majeures de l’opposition comme Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et Guillaume Soro sont écartées des listes électorales, alimentant un sentiment d’injustice et de manipulation du processus électoral.
- Une fragmentation interne de l’opposition : malgré des tentatives d’alliances, elle reste divisée. Une lettre confidentielle de juin 2025 publiée par afrik.com a révélé des tensions internes, affaiblissant leur capacité à présenter un front uni face au RHDP. Cette désunion constitue un atout majeur pour le parti au pouvoir.
L’annulation de la marche pacifique du 2 août organisée par le PDCI, pour des raisons sécuritaires, peut être perçue comme une entrave à l’expression démocratique et risque de faire grandir la frustration et la défiance. Avant la candidature du président Alassane Ouattara, Tidjane Thiam, président du PDCI, avait dénoncé un « acharnement judiciaire » dans une interview datant du 27 juillet 2025, réaffirmant son intention de se présenter et accusant le président de ne pas tenir parole.
La présidentielle ivoirienne soulève ainsi des défis importants pour la stabilité politique. Pour le parti au pouvoir, le défi majeur sera d’assurer un scrutin inclusif et de minimiser les risques de heurts et de troubles. La gestion de ces dynamiques sera cruciale pour la légitimité du processus électoral et la préservation de la paix sociale. L’expérience des élections précédentes, marquées par des violences, souligne l’importance d’une approche qui favorise le dialogue et l’intégration de toutes les parties prenantes.