Éducation : Peter Mutharika supprime les frais de scolarité au Malawi


Lecture 3 min.
Peter Mutharika
Peter Mutharika

Peter Mutharika a tenu l’une de ses promesses phares en annonçant la gratuité de l’enseignement public dès janvier 2026. Cette réforme historique vise à garantir l’égalité des chances pour tous les enfants du Malawi. Mais derrière l’enthousiasme, le pays devra relever d’importants défis budgétaires et logistiques.

Le nouveau président du Malawi, Peter Mutharika, a tenu une promesse de campagne majeure. Le dimanche 19 octobre 2025, il a annoncé la suppression des frais de scolarité dans toutes les écoles publiques du pays, une mesure qui doit entrer en vigueur dès janvier 2026. Cette initiative, populaire auprès des Malawites, vise à garantir l’égalité d’accès à l’éducation pour tous les enfants, mais soulève des défis budgétaires et logistiques importants dans un pays confronté à de fortes contraintes.

L’éducation pour tous, une question d’équité

L’objectif affiché par le chef de l’État est de briser les barrières socio-économiques face à l’éducation. Peter Mutharika a souligné sur les réseaux sociaux sa volonté que « chaque enfant né dans ce pays ait une chance et une opportunité dans la vie ». Cette mesure est particulièrement cruciale pour les familles les plus défavorisées.

On estime en effet que plus de 30 000 enfants issus des familles les plus pauvres sont actuellement incapables d’assumer le coût d’une seule année dans le secondaire, se retrouvant ainsi exclus du système éducatif. La suppression des frais de scolarité est donc perçue comme un pas décisif vers la justice sociale et l’égalité d’accès à l’éducation pour les jeunes Malawites.

Des difficultés financières et logistiques en perspective

Si l’accueil de cette annonce est majoritairement positif sur les réseaux sociaux, notamment, des voix s’élèvent pour souligner les défis complexes de sa mise en œuvre. L’annulation des frais de scolarité signifie mécaniquement moins de recettes pour l’État, alors même que le budget malawite est déjà en situation de déficit. Benedicto Kondowe, directeur général du réseau Civil Society Education Coalition, a qualifié la mesure de « très difficile » à appliquer, bien que « faisable ».

En outre, le Malawi fait face à un surchargement chronique de ses infrastructures éducatives. Selon la Banque mondiale, le pays est le troisième au monde en nombre d’élèves par professeur. Dans le primaire, les classes comptent en moyenne près de 60 enfants pour un seul instituteur. Si la suppression des frais de scolarité permet à des milliers d’enfants supplémentaires de rejoindre les bancs de l’école, l’État devra faire face à la nécessité d’investir massivement dans le recrutement d’enseignants et la construction de nouvelles salles de classe. Les internautes, tout en saluant la mesure, attendent d’ailleurs d’autres engagements de l’État pour améliorer la qualité de l’éducation.

Maceo Ouitona
LIRE LA BIO
Maceo Ouitona est journaliste et chargé de communication, passionné des enjeux politiques, économiques et culturels en Afrique. Il propose sur Afrik des analyses pointues et des articles approfondis mêlant rigueur journalistique et expertise digitale
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News