Le Nigeria une nouvelle fois sous le choc après une vague d’enlèvements d’élèves


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Les filles Chibok restent toujours introuvables
Les filles Chibok restent toujours introuvables

Le Nigeria est une nouvelle fois secoué par une vague d’enlèvements visant des établissements scolaires, symbole persistant de l’insécurité qui frappe plusieurs régions du pays. Ce 21 novembre 2025, des responsables locaux ont confirmé l’enlèvement d’un nombre encore indéterminé d’élèves dans une école catholique de l’État du Niger, quelques jours seulement après le rapt d’au moins 25 lycéennes dans le Kebbi.

Une attaque surprise contre l’école St. Mary’s dans l’État du Niger

Le Nigeria est de nouveau confronté à une série d’enlèvements d’élèves, un phénomène tragique qui continue d’alimenter l’insécurité dans plusieurs régions du pays. Ce 21 novembre 2025, des responsables locaux ont confirmé qu’un nombre encore inconnu d’élèves avaient été enlevés dans une école catholique située dans l’ouest de l’État du Niger. Cette attaque survient moins d’une semaine après l’enlèvement d’au moins 25 lycéennes dans l’État de Kebbi, dans le nord-ouest du pays. Deux incidents qui témoignent d’une recrudescence alarmante de la violence ciblant les établissements scolaires.

Dans un communiqué partagé sur les réseaux sociaux, le gouverneur de l’État du Niger, Mohammed Umaru Bago, a exprimé sa « profonde tristesse » face à la nouvelle du rapt perpétré à l’école St. Mary’s, dans la municipalité d’Agwara. Selon lui, les forces de sécurité poursuivent encore l’évaluation de la situation, ce qui rend impossible pour l’instant de préciser le nombre exact d’élèves kidnappés. Le gouverneur a également rappelé que les autorités avaient récemment ordonné la fermeture de tous les internats dans les zones jugées à haut risque, en raison de l’escalade des activités criminelles.

Kebbi : 25 lycéennes enlevées lors d’un assaut nocturne

Cependant, l’établissement St. Mary’s aurait rouvert ses portes sans autorisation préalable, exposant élèves et enseignants à une menace clairement identifiée par les services de sécurité. Cette faille administrative souligne la fragilité du système éducatif dans certaines régions du Nigeria, où les écoles deviennent des cibles faciles pour les groupes armés. L’incident illustre surtout les limites des mesures de prévention dans les zones où l’État peine à maintenir une présence sécuritaire durable.

Cette attaque dans l’État du Niger intervient dans un contexte déjà tendu. Dans la nuit du 16 au 17 novembre, un groupe armé a pris d’assaut le dortoir d’une école publique pour filles dans le district de Danko, dans l’État de Kebbi. Au moins 25 adolescentes ont été forcées à quitter leur dortoir sous la menace d’armes automatiques. L’une d’entre elles aurait réussi à s’échapper peu après l’enlèvement. Selon un premier rapport de la police locale, les assaillants seraient membres d’un gang de « bandits », ces groupes criminels qui sévissent depuis des années dans le nord et le centre du Nigeria.

Les « bandits », acteurs de l’insécurité dans le nord-ouest

L’attaque ne s’est pas limitée à l’enlèvement des élèves : un employé de l’établissement a été tué et un professeur blessé. Une opération de recherche a été immédiatement lancée, impliquant les forces de police, l’armée et des groupes d’autodéfense civils. Les autorités disent passer au crible les routes empruntées par les ravisseurs ainsi que les zones forestières environnantes, dans l’espoir de retrouver les jeunes filles saines et sauves.

Les groupes armés qualifiés de « bandits » constituent désormais l’un des plus grands défis sécuritaires du Nigeria. Initialement issus de conflits locaux, notamment autour du contrôle des terres et des ressources, ces groupes se sont transformés en organisations criminelles structurées. Les enlèvements contre rançon sont aujourd’hui l’une de leurs principales sources de financement. Le nord-ouest et le centre du pays sont particulièrement touchés par ces violences, qui s’ajoutent aux attaques des groupes djihadistes actifs dans le nord-est. Le résultat est un climat général d’insécurité qui menace directement l’accès à l’éducation, déjà fragilisé dans de nombreuses communautés rurales.

Un pays encore marqué par le traumatisme de Chibok

Ces récents enlèvements ravivent la mémoire douloureuse du rapt de près de 300 lycéennes dans la ville de Chibok en 2014, une attaque menée par le groupe djihadiste Boko Haram qui avait bouleversé le monde entier et suscité une mobilisation internationale sans précédent. Si certaines jeunes filles ont été retrouvées au fil des années, beaucoup sont toujours portées disparues. Depuis cet événement, des dizaines d’écoles ont été attaquées à travers le pays, faisant des élèves une cible récurrente pour des groupes criminels qui voient en eux une monnaie d’échange facile et lucrative.

Face à la multiplication de ces enlèvements, le gouvernement fédéral et les autorités locales sont sous pression pour renforcer la sécurité autour des établissements scolaires. Malgré de nombreuses promesses de sécurisation et de nouvelles stratégies militaires, la fréquence de ces attaques montre que la situation reste critique. Pour de nombreuses familles, envoyer leurs enfants à l’école est devenu un acte de courage.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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