Duduzile Zuma-Sambudla, la pyromane digitale pro-Poutine du clan Zuma


Lecture 3 min.
Duduzile Zuma-Sambudla
Duduzile Zuma-Sambudla

Elle tweete comme d’autres respirent, mais ses 280 caractères ont le souffle d’un brasier. Duduzile Zuma-Sambudla, 43 ans, fille de l’ancien président sud-africain Jacob Zuma, s’est taillé une réputation singulière dans le paysage politique de la nation arc-en-ciel : celle d’une pasionaria pro-Poutine, sans filtre ni remords.

Dès les premières bombes russes sur l’Ukraine en février 2022, Duduzile Zuma-Sambudla saluait Vladimir Poutine comme le « président du monde » et proclamait sans ambages sur X : « I Am A Proud South African But I Identify As A Russian« . Une déclaration d’amour au Kremlin qui n’a jamais faibli. Elle a qualifié Poutine de « sauveur de l’Afrique« , tout en réservant ses pires invectives au président Ramaphosa, qu’elle décrit comme une « marionnette de l’Occident« .

Une étude du Centre for Information Resilience l’a identifiée comme « super influenceuse » au cœur d’une campagne russe pour orienter l’opinion sud-africaine. Ses tweets, repris en copier-coller à travers le monde, auraient constitué « l’origine de nombreux messages répliqués dans l’environnement informationnel sud-africain » rapporte The Citizen.

Une cascade d’accusations

Cepandant, Le passif judiciaire de « Dudu » s’alourdit de mois en mois. D’abord concernant les émeutes de juillet 2021. Dansce cadre elle est poursuivie pour incitation au terrorisme et à la violence publique pour son rôle présumé dans les émeutes qui ont suivi l’emprisonnement de son père. Plus de 350 morts et plus de 50 milliards de rands de dégâts ont été à déplorer. C’est la première fois en Afrique du Sud qu’une personne est inculpée de terrorisme sur la base de publications sur les réseaux sociaux. Ses tweets « We see you« , accompagnant des vidéos de pillages et d’incendies, auraient galvanisé les émeutiers. Elle plaide non coupable, son avocat Dali Mpofu dénonçant une « persécution politique ».

Mais c’est surtout le scandale des mercenaires qui est aujourd’hui sur le devant de la scène. Elle est accusée d’avoir attiré 17 Sud-Africains dans le Donbass sous prétexte de « contrats d’emploi lucratifs« . Selon sa propre demi-sœur, Nkosazana Zuma-Mncube, au moins huit des victimes seraient des membres de la famille Zuma. Les hommes, âgés de 20 à 39 ans, ont lancé des appels de détresse depuis le front ukrainien. Dans sa défense, Zuma-Sambudla affirme avoir elle-même participé à un entraînement paramilitaire en Russie pendant un mois, sans combat, assure-t-elle,  et avoir été trompée par un intermédiaire via WhatsApp.

Fin novembre, elle a démissionné du Parlement où elle siégeait pour le parti MK de son père, officiellement pour « faciliter le rapatriement » des hommes piégés.

Bras droit de son père selon les analystes, Duduzile Zuma-Sambudla incarne une nouvelle génération politique sud-africaine où les frontières entre activisme numérique, allégeances internationales et affaires familiales se brouillent dangereusement.

Masque Africamaat
Kofi Ndale, un nom qui évoque la richesse des traditions africaines. Spécialiste de l'histoire et l'économie de l'Afrique sub-saharienne
Newsletter Suivez Afrik.com sur Google News