
Pour la première fois de l’histoire, quatre clubs du continent participeront à la nouvelle Coupe du Monde des clubs élargie à 32 équipes. Al Ahly, Wydad AC, Espérance de Tunis et Mamelodi Sundowns portent sur leurs épaules la reconnaissance mondiale du football africain.
Dans quelques jours, du 15 juin au 13 juillet, les États-Unis inaugureront la première Coupe du monde des clubs à 32 équipes. Parmi elles, quatre formations africaines bien décidées à prouver que le football du continent n’a plus de complexe à nourrir.
Le tirage au sort a livré des chocs alléchants :
- Dans le groupe A, l’Al Ahly du Caire croisera la route du champion sud-américain Palmeiras, du FC Porto et de l’Inter Miami de Lionel Messi.
- Le groupe D réunit l’Espérance de Tunis avec Chelsea, Flamengo et le Los Angeles FC.
- Le groupe F verra les Mamelodi Sundowns affronter Fluminense, le Borussia Dortmund et les Coréens d’Ulsan HD.
- Enfin, le groupe G promet des étincelles : le Wydad AC de Casablanca devra se mesurer au tenant Manchester City, à la Juventus et à Al Ain.
Al Ahly : nouvelle ère, mêmes ambitions
Les « Diables Rouges » ont tourné la page Marcel Koller ; le technicien suisse, double champion d’Afrique, a cédé sa place au Basque José Riveiro, ex-Orlando Pirates. Son premier test sera… Lionel Messi. L’affiche d’ouverture contre l’Inter Miami donnera le ton d’un groupe relevé où l’expérience continentale d’Al Ahly devra compenser une défense parfois friable cette saison.
Wydad AC : renaissance sous Benhachem
Le WAC sort d’une année tourmentée marquée par le limogeage de Rhulani Mokwena et l’arrivée de Mohamed Amine Benhachem. Le technicien marocain doit vite trouver la bonne formule : affronter Manchester City et la Juventus exige davantage qu’une simple « intensité maghrébine ». Le capitaine Yahya Jabrane, véritable métronome, symbolise cette quête de stabilité.
Espérance de Tunis : Kanzari, l’homme du défi
Maher Kanzari, nommé en mars, mise sur la « culture de la gagne » sang-et-or. Face au Flamengo de David Luiz et au Chelsea remanié par Enzo Maresca, l’EST s’appuiera sur le vétéran Roger Aholou et sur le virevoltant Mohammed Ali Ben Hamouda pour exister. Reste une profondeur de banc limitée après une saison locale irrégulière.
Mamelodi Sundowns : le laboratoire sud-africain
Dirigés par le Portugais Miguel Cardoso, les « Brazilians » sud-africains restent l’équipe africaine la plus en forme : triplé championnat-coupe-Ligue africaine et un jeu de position salué par Pep Guardiola en visite à Pretoria. Mais la charge de travail de Lucas Ribeiro et la dépendance aux buts de Peter Shalulile inquiètent. Le groupe F, déjà surnommé « groupe de la mort », servira de test grandeur nature.
Où logeront les clubs africains ?
La FIFA a réparti 34 camps de base dans 14 États. Les quatre représentants africains ont tous choisi la côte Est ou le Midwest :
- Al Ahly s’installera à la Nova Southeastern University de Davie (Floride), avec un second centre à la Pingry School de Basking Ridge (New Jersey) — un moyen d’alterner chaleur tropicale et climat tempéré proche du MetLife Stadium, où se joueront deux matches du groupe A.
- Le Wydad AC posera ses valises à la Landon School de Bethesda (Maryland), à moins de trente minutes d’Audi Field, scène de ses duels face à Al Ain puis Manchester City.
- L’Espérance de Tunis a retenu le campus verdoyant de l’Oakland University (Michigan) : à 45 minutes de Detroit, les Sang-et-Or bénéficieront d’installations universitaires modernes tout en restant à portée d’avion d’Atlanta et d’Orlando.
- Les Mamelodi Sundowns ont opté pour l’iconique IMG Academy de Bradenton (Floride) ; la chaleur humide de la baie de Tampa devrait faciliter l’acclimatation avant les déplacements à Houston et Charlotte.
Enjeux, calendrier et objectif historique
Visibilité mondiale : la diffusion gratuite sur DAZN ouvre aux clubs africains une vitrine sans précédent pour séduire sponsors et investisseurs.
Par conte, les clubs font face à un calendrier saturé : la CAN 2025, repoussée à janvier-février 2026, n’allège qu’en partie la fatigue accumulée ; les syndicats de joueurs menacent déjà d’actions si la cadence n’est pas revue.
Écart budgétaire : malgré la hausse des dotations CAF, la masse salariale des clubs africains reste plus de dix fois inférieure à celle de la plupart des adversaires européens ou sud-américains. La capacité à retenir les talents dépendra des performances de cet été.
- Finales disputées par l’Afrique (2) : TP Mazembe en 2010, Raja Casablanca en 2013.
- Médailles de bronze (4) : Al Ahly 2006, 2020, 2021 et 2023.
- Participation record : Al Ahly (10 éditions).
À ce jour, aucun club africain n’a encore soulevé le trophée malgré ces deux finales. Verdict dans cinq semaines : le rêve d’une épopée collective reste permis.