À 5 ans de l’échéance, quel bilan pour les objectifs de développement durable ?


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Drapeau de l'ONU
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Un rapport de l’ONU dresse un bilan des 17 projets inscrits dans les objectifs de développement durable. Malgré des avancées considérables, le but final est loin d’être atteint.

Selon ce rapport, seulement 35% des projets inscrits dans les objectifs de développement durable (ODD) sont sur la bonne voie, tandis que près de la moitié sont au point mort et 18% ont même régressé. Au cours de la dernière décennie, depuis l’adoption de l’Agenda 2030 pour le développement durable, des progrès notables ont été accomplis dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’énergie et de la connectivité numérique, selon le « rapport 2025 sur les objectifs de développement durable ».

Des avancées significatives dans plusieurs domaines

Les nouvelles infections au VIH ont diminué de près de 40% depuis 2010. La prévention du paludisme a permis d’éviter 2,2 milliards de cas et de sauver 12,7 millions de vies depuis 2000. La protection sociale touche désormais plus de la moitié de la population mondiale, ce qui représente une augmentation considérable par rapport à la décennie précédente.

Depuis 2015, 110 millions d’enfants et de jeunes supplémentaires sont entrés à l’école. Le mariage des enfants est en recul, les filles sont plus nombreuses à rester à l’école et les femmes gagnent du terrain dans les parlements du monde entier, selon le rapport. En 2023, 92% de la population mondiale aura accès à l’électricité. L’utilisation d’internet est passée de 40% en 2015 à 68% en 2024. Les efforts de conservation ont doublé la protection des écosystèmes clés, contribuant à la résilience de la biodiversité mondiale.

Des défis majeurs persistent

Toutefois, le rythme du changement reste insuffisant pour atteindre les ODD d’ici à 2030. Plus de 800 millions de personnes vivent encore dans l’extrême pauvreté. Des milliards de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable, à l’assainissement et aux services d’hygiène. Le changement climatique a fait de 2024 l’année la plus chaude jamais enregistrée. Les conflits ont causé près de 50 000 morts en 2024. À la fin de cette même année, plus de 120 millions de personnes avaient été déplacées de force.

Selon ce rapport, les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ont dû faire face à des coûts de service de la dette record de 1,4 trillion de dollars américains en 2023. Le document appelle à l’action dans six domaines prioritaires : les systèmes alimentaires, l’accès à l’énergie, la transformation numérique, l’éducation, l’emploi et la protection sociale, et l’action en faveur du climat et de la biodiversité.

Un appel à l’action urgente

Le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres a souligné lors de la présentation de ce rapport l’urgence mondiale en matière de développement « qui se mesure par plus de 800 millions de personnes qui vivent encore dans l’extrême pauvreté, par l’intensification des impacts climatiques et par le service incessant de la dette, qui draine les ressources dont les pays ont besoin pour investir dans leur population ». Il note également que le rapport montre que les ODD sont encore à portée de main, « mais seulement si nous agissons avec urgence, unité et des résolutions inébranlables ».

Le sous-secrétaire général des Nations-Unies aux affaires économiques et sociales, Li Junhua a quant à lui appelé à un « multilatéralisme urgent » pour remédier à l’absence de progrès dans la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement. « Les défis auxquels nous sommes confrontés sont intrinsèquement mondiaux et interconnectés. Aucun pays, quelle que soit sa richesse ou sa capacité, ne peut s’attaquer seul aux pandémies ou aux inégalités. L’Agenda 2030 représente notre reconnaissance collective car nos destins sont liés et que le développement durable n’est pas un jeu à somme nulle, mais une entreprise partagée qui profite à tous ».

« Ce moment exige ce que j’appelle un multilatéralisme urgent, un engagement renouvelé en faveur d’une coopération internationale fondée sur des données probantes, l’équité et la responsabilité mutuelle. Cela signifie qu’il faut traiter les ODD non pas comme des objectifs aspirationnels, mais comme des engagements non négociables envers les générations actuelles et futures » a-t-il conclu.

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Franck Biyidi est diplômé de l'IRIC (Institut des Relations Internationales du Cameroun) je suis spécialiste des relations internationales au sein de la Francophonie et de l'Union Africaine et de tout ce qui touche la diplomatie en Afrique francophone
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