
Les Forêts humides de l’Atsinanana à Madagascar, le site d’Abou Mena en Égypte et l’ancienne ville de Ghadamès en Libye ne figurent plus sur la Liste du patrimoine mondial en péril. Une décision prise par le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO qui salue les efforts de conservation menés par ces trois pays africains avec le soutien de l’organisation onusienne.
Le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO, réuni à Paris pour sa 47e session, a décidé mercredi 9 juillet 2025 de retirer trois sites africains majeurs de la Liste du patrimoine mondial en péril. Cette décision souligne les efforts africains de conservation du patrimoine continental.
Les trois sites concernés – les Forêts humides de l’Atsinanana à Madagascar, le site d’Abou Mena en Égypte et l’ancienne ville de Ghadamès en Libye – ont bénéficié d’efforts soutenus de restauration et de protection qui ont permis d’écarter les menaces qui pesaient sur leur intégrité.
Une victoire collective saluée par l’UNESCO
« Quand des sites quittent la Liste du patrimoine mondial en péril, c’est une grande victoire pour tous : pour les pays et les communautés concernés, pour l’UNESCO et pour le patrimoine commun de l’humanité« , a déclaré Audrey Azoulay, Directrice générale de l’UNESCO.
Cette décision s’inscrit dans une dynamique plus large de soutien au continent africain. La directrice générale a souligné « l’effort particulier » porté par l’organisation pour l’Afrique, « tant pour former des experts et porter de nouvelles inscriptions que pour soutenir des stratégies menant à sortir du danger certains sites« .
Des succès exemplaires de conservation
Les Forêts humides de l’Atsinanana, inscrites au patrimoine mondial en 2007 pour leur exceptionnelle biodiversité, avaient été placées sur la Liste en péril en 2010 en raison de l’exploitation forestière illégale et du trafic de bois précieux. Grâce à un plan d’action ambitieux mis en œuvre avec le soutien de l’UNESCO, les résultats sont spectaculaires : 63% des zones de couverture forestière perdues ont été restaurées, l’exploitation forestière illégale a été réduite, et les signes de braconnage des lémuriens ont atteint leur niveau le plus bas depuis 10 ans.
Le site d’Abou Mena en Egypte, inscrit en 1979 comme « exemple exceptionnel de lieu de pèlerinage et berceau du monachisme chrétien« , figurait sur la Liste en péril depuis 2001. La montée alarmante des eaux souterraines, causée par les méthodes d’irrigation environnantes, menaçait l’effondrement des structures historiques. Un système de drainage alimenté par l’énergie solaire et un plan de conservation développé en 2024 ont permis de stabiliser définitivement le site.
L’ancienne ville de Ghadamès en Libye est inscrite en 1986 comme carrefour des cultures africaines et méditerranéennes. Elle était menacée depuis 2016 par les conflits armés, les incendies et les intempéries. Malgré le contexte sécuritaire difficile, d’importants travaux de restauration et l’élaboration d’un plan de gestion ont permis de préserver ce joyau architectural du désert libyen.
Un engagement renforcé pour l’Afrique
Ces retraits s’inscrivent dans une stratégie plus large de l’UNESCO pour rattraper le retard africain en matière de patrimoine mondial. Actuellement, les sites africains représentent moins de 9% du total des sites inscrits, une proportion que l’organisation s’efforce d’améliorer. Le budget consacré à l’Afrique a d’ailleurs été porté à plus d’un quart du budget total de l’organisation en 2025.
La Liste du patrimoine mondial en péril, qui compte actuellement 57 sites dans le monde, vise à alerter la communauté internationale sur les menaces pesant sur des sites d’exception et à mobiliser l’aide technique et financière nécessaire à leur sauvegarde.
Le Comité du patrimoine mondial de l’UNESCO poursuit sa 47e session jusqu’à ce soir, 16 juillet 2025, au siège de l’organisation à Paris.