Côte d’Ivoire, violences en milieu carcéral : la Maison pénale de Bouaké secouée par une émeute meurtrière


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Prisons de côte d'ivoire
Prisons de côte d'ivoire

Une opération de fouille à la Maison pénale de Bouaké a viré au drame, avec la mort de cinq détenus et 29 blessés, dont six agents pénitentiaires. Cette violente émeute, survenue dans le bâtiment E, est la preuve des tensions au sein des prisons ivoiriennes. Alors que les forces de l’ordre ont dû intervenir pour rétablir le calme, cet incident relance le débat sur les conditions de détention et la sécurité en milieu carcéral.

Une fouille qui dégénère

La Maison pénale de Bouaké, située au centre de la Côte d’Ivoire, a été le théâtre d’une émeute meurtrière à la suite d’une opération de fouille menée par l’Administration pénitentiaire. Cinq détenus ont perdu la vie et vingt-neuf autres ont été blessés, dont six agents pénitentiaires. Cette violence fait écho à une série d’incidents similaires dans les établissements pénitentiaires ivoiriens.

L’opération de fouille, visant à retirer les objets interdits conformément aux règles en vigueur, s’est déroulée sans incident jusqu’au bâtiment E, où des détenus ont opposé une vive résistance. Les agents pénitentiaires ont été attaqués à l’aide de gourdins, de machettes et d’autres objets contondants. Débordés, ils ont procédé à des tirs de sommation pour se replier. L’intervention rapide de la Gendarmerie nationale et de la Police nationale a permis de maîtriser les violences et de rétablir l’ordre.

Un précédent inquiétant : la tentative d’évasion d’avril

Ce n’est pas le premier incident d’envergure à la Maison pénale de Bouaké. En avril 2025, une tentative d’évasion a été déjouée, entraînant la mort d’un détenu et plusieurs blessés. Cette tentative faisait suite à l’intensification des contrôles des visiteurs et des colis destinés aux détenus, visant à lutter contre l’introduction de stupéfiants au sein de l’établissement.

Les autorités avaient procédé à plusieurs saisies de produits illicites, dont des comprimés de Tramadol, surnommés « Kadhafi » dans le milieu carcéral. Face à ces mesures, certains détenus avaient réagi violemment, accusant d’autres codétenus de collaborer avec l’administration pénitentiaire.

Des émeutes similaires ailleurs

Les incidents à Bouaké n’est pas isolé dans les prisons ivoiriennes. En février 2025, une émeute a éclaté au Camp pénal de Bouaké après une fouille antidrogue, entraînant d’importants dégâts matériels et un blessé parmi les émeutiers. Les autorités ont réagi en déployant un poste de commandement opérationnel impliquant la police, la gendarmerie et les services pénitentiaires.

Des événements similaires ont eu lieu au Camp pénal de Liberté 6 à Dakar, au Sénégal, où une fouille de routine a dégénéré en émeute, faisant 17 blessés parmi les détenus. Les détenus ont exprimé leur mécontentement face aux méthodes jugées brutales des agents pénitentiaires.

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Très attaché à l’Afrique Centrale que je suis avec une grande attention. L’Afrique Australe ne me laisse pas indifférent et j’y fais d’ailleurs quelques incursions
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