Conflit Israël-Palestine : l’Algérie au chevet de Jenine, le Maroc fait profil bas


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Abdelmadjid Tebboune et Mohammed VI
Le Président Abdelmadjid Tebboune et le roi Mohammed VI

L’Algérie va allouer une aide financière de 30 millions de dollars pour aider à reconstruire la ville palestinienne de Jénine. L’annonce, faite ce vendredi, intervient après l’opération militaire israélienne d’envergure. Pendant ce temps, le Maroc, nouvel allié d’Israël, fait profil bas. Pourtant…

Alger dénonce une « attaque barbare et criminelle »

L’opération militaire d’envergure, lancée dans la ville de Jénine et son camp, reste une pilule difficile à avaler en Algérie. L’assaut militaire israélien lancé lundi, et qui a duré environ 48 heures, a causé la mort de 13 Palestiniens. Par ailleurs, au moins 120 blessés sont à déplorer du côté des Palestiniens. Parmi ces derniers, 20 sont dans un état critique. Sous prétexte de traquer des hommes armés, l’armée israélienne a détruit plusieurs infrastructures du camp.

Ne pouvant rester insensible face à ce chaos, Alger a promis un soutien conséquent au peuple palestinien éploré. « Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé d’accorder une contribution financière de 30 millions de dollars pour aider à la reconstruction de la ville palestinienne de Jénine, suite à l’attaque barbare et criminelle menée par les forces d’occupation sionistes contre la ville de Jénine et son camp, en Cisjordanie », a dit un communiqué des autorités algériennes.

« L’Algérie exprime sa solidarité permanente »

« L’attaque a fait de nombreuses victimes parmi les Palestiniens et causé la destruction des infrastructures. Alors que d’autres ont été contraints de quitter chez eux vers des endroits plus sûrs », rappelle Alger. Non sans préciser que « l’Algérie exprime sa solidarité permanente avec la lutte du peuple palestinien, sous occupation sioniste, et la revendication de ses droits nationaux légitimes, au premier rang desquels l’établissement de son État indépendant, avec Al-Qods comme capitale ».

Un geste qui n’est pas passé inaperçu du côté de la Palestine. En effet, le Président palestinien, Mahmoud Abbas Abbas, a fait part de sa « gratitude au Président Tebboune, à son gouvernement et au peuple frère pour le soutien politique et économique que l’Algérie continue d’apporter ». Pendant ce temps, le Maroc met la pédale douce. Pourtant, le roi marocain, Mohammed VI, est le président du comité Al-Qods, chargé de veiller sur les lieux saints musulmans de la ville de Jérusalem. Une réaction virulente était alors attendue.

Le Maroc se limite aux condamnations

Réagissant à cette attaque, Nasser Bourita a indiqué que « le Maroc condamne une nouvelle fois en s’opposant aux agressions répétitives israéliennes contre Jénine qui ont causé des morts et des destructions ». « Ce qui se passe aujourd’hui, avec les attaques répétées israéliennes contre les territoires palestiniens, ne contribue pas à créer un climat adéquat permettant d’ouvrir le dialogue et de créer la paix dans cette région », a poursuivi le chef de la diplomatie marocaine.

Pour Nasser Bourita, « il y a une seule solution sur laquelle il existe une unanimité de la communauté internationale, à savoir la solution de deux États, celle d’un État d’Israël aux côtés duquel doit vivre un Etat palestinien indépendant, bâti sur ses frontières de 1967 avec comme capitale Al Qods Charkia ». Le ministre marocain des Affaires étrangères relève, en outre, que la cause palestinienne « constitue un axe fondamental car il n’y aura pas de paix au Proche-Orient sans une solution juste et définitive à la cause palestinienne ».

Quand Donald Trump faisait plier le Maroc

Des condamnations que certains observateurs décrivent comme « molles ». La raison ? Depuis la normalisation de ses relations avec Israël, le Maroc a édulcoré son propos à l’endroit de l’État hébreu. Une offre faite, à l’époque, par l’ancien Président américain, Donald Trump, avait fait plier le Maroc. Il s’agit de la reconnaissance de la marocanité du Sahara par Washington, en contrepartie de la normalisation de des relations entre le Maroc et Israël. Et depuis, Rabat évite de fâcher son nouveau partenaire, Tel Aviv.

D’ailleurs, le dernier communiqué condamnant l’action israélienne n’est pas signé par le roi Mohammed VI. Encore moins par le ministère de la Maison royale et de la Chancellerie. Nasser Bourita ayant pris sur lui l’engagement de pondre un communiqué signé par son département, le ministère marocain des Affaires étrangères, de la Coopération internationale et des Marocains résidant à l’étranger.

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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