
Cinq bénévoles français, membres d’une mission humanitaire, ont trouvé la mort mardi 21 octobre au Togo dans un accident de la route survenu dans la région de Sotouboua. Ce drame met une nouvelle fois en lumière la dangerosité chronique des axes routiers africains.
Partis du Bénin voisin pour rejoindre Lomé, les cinq ressortissants français voyageaient à bord d’un minibus lorsque le véhicule a quitté la chaussée, après l’éclatement d’un pneu avant, avant de plonger sous un pont de la rivière de Yomaboua. Le bilan est lourd : cinq morts et huit blessés.
Les victimes, âgées de 70 à 75 ans, appartenaient à une délégation du Lions Club, engagée dans une mission caritative pour l’inauguration d’une maternité. Trois d’entre elles étaient originaires de La Ciotat, dans les Bouches-du-Rhône. Leurs proches, sous le choc, saluent des “personnes de cœur, parties faire le bien jusqu’au bout du monde”.
Les autorités togolaises ont ouvert une enquête pour déterminer les causes exactes de l’accident. Le gouvernement a présenté ses condoléances à la France et aux familles endeuillées, tandis que l’ambassade de France à Lomé s’est mobilisée pour organiser le rapatriement des corps et la prise en charge des blessés.
Un fléau silencieux sur les routes africaines
Chaque année, la route tue plus de 240 000 personnes sur le continent africain selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soit un taux de mortalité routière près de trois fois supérieur à la moyenne mondiale. Mauvais état des routes, véhicules vétustes, surcharge chronique, absence de contrôle technique et formation insuffisante des conducteurs composent un cocktail meurtrier.
Au Togo, malgré les efforts engagés ces dernières années pour renforcer la sécurité routière, les statistiques restent alarmantes : plus de 600 accidents graves sont recensés chaque année sur les axes reliant le nord au sud du pays. Les tronçons de montagne ou les zones rurales mal entretenues sont particulièrement meurtriers.
Pour les humanitaires, commerçants ou touristes, les déplacements routiers constituent souvent la principale source de risque. Les organismes internationaux recommandent des trajets de jour, des véhicules récents, et un encadrement local rigoureux — des précautions que beaucoup jugent difficiles à appliquer dans les conditions réelles de terrain.
La solidarité au-delà du drame
Au-delà du choc, ce drame rappelle le dévouement d’hommes et de femmes qui, souvent à la retraite, consacrent leur temps à des projets humanitaires en Afrique de l’Ouest. “Ils ont donné leur vie pour les autres”, résume un membre du Lions Club.
À La Ciotat comme à Lomé, l’émotion est immense. Les autorités françaises ont annoncé la mise en place d’un accompagnement psychologique pour les familles. L’association, elle, a promis de poursuivre les actions que portaient ses bénévoles disparus, “par fidélité à leur engagement et à leur générosité”.