
Après l’élection présidentielle du 12 octobre dernier, et en attendant la proclamation des résultats par le Conseil constitutionnel, jeudi le 23 octobre 2025 à 10h30, les populations camerounaises ont hâte de connaître officiellement le vainqueur de cette importante consultation électorale
Cette longue attente, c’est-à-dire 12 jours après le passage aux urnes, ne va pas sans susciter des interrogations. Chacun y va de sa propre analyse de cette situation.
Les consultations électorales camerounaises, surtout présidentielles, obéissent au canevas suivant :
- Les inscriptions sur les listes électorales
- Le dépôt des candidatures, certaines peuvent être acceptées, d’autres rejetées
- La convocation du corps électoral
- Le lancement de la campagne pour deux semaines
- Le vote
- La compilation des procès-verbaux faite uniquement par Elections Cameroon
- La proclamation des résultats faite uniquement par le Conseil constitutionnel, douze jours après le scrutin
- La prestation de serment devant la Cour suprême
Elecam et le Conseil constitutionnel ont-elles les mains libres ?
« Je m’interroge et je ne cesserai de m’interroger. Pourquoi ailleurs la « fumée blanche » sort à moins de deux jours, et que chez nous, surtout à l’ère du modernisme, qu’on attende impatiemment, comme la naissance de l’enfant Jésus, la proclamation des résultats ? A qui profite cette longue durée, soit quinze jours ? N’est-elle pas de nature à créer des suspicions, et même un climat de tension ? Et d’autre part, on dit que seuls les procès-verbaux d’Elecam font foi et lesquels sont suivis à la lettre par le Conseil constitutionnel. Ces deux institutions ont-elles les mains libres, quand on sait que leurs responsables sont nommés par le président de la République. N’est-ce pas là une autre incongruité ? », s’interroge l’électricien Charles S.
Selon le footballeur Félix G., « un match de football où l’arbitre central, les deux juges de touche, le commissaire du match et même la Var (Video Assistance Referee),, sont de votre côté, pouvez-vous perdre cette rencontre, malgré votre très faible performance ? Cette triste réalité colle bien aux élections présidentielles dans notre pays. Voyez-vous, la quasi-totalité des membres du gouvernement camerounais, des directeurs généraux des sociétés publiques et parapubliques, les responsables des institutions de l’État, sont les militants du parti au pouvoir. Tous utilisent les voitures et autres matériels de l’État pour battre la campagne du président sortant ».
« Ce que nous voyons dans notre pays est tout, sauf une élection »
« Au vu de ce tableau somme toute sombre, peut-on dire d’une élection, surtout présidentielle qu’elle est transparente ? Le vainqueur qui en sortira sera-t-il le choix du peuple ? », ajoute-t-il. Pour l’étudiante Julienne L., « vous votez le 12 octobre 2025 et les résultats sont proclamés le 23 octobre 2025. N’est-ce pas là, une insulte à l’endroit de nos ingénieurs dans le digital et autres ? A quoi servent donc les nouvelles technologies de l’information et de la communication ? Pourquoi fortement militariser les villes et les campagnes, avant la publication de la liste des candidats et la proclamation des résultats de vote ? Se reproche-t-on de quelque chose ? ».
« Il est connu de tous qu’une élection est un meilleur moyen, par lequel le peuple peut remercier quelqu’un lorsqu’il a mal travaillé ou lui accorder des voix, pour le reconduire. En clair, une élection, surtout lorsqu’elle épouse l’assentiment du peuple, permet de relancer les affaires, de faire table rase pour ce qui est passé. Mais ce que nous voyons dans notre pays est tout, sauf une élection. Alors je nous invite à beaucoup prier, afin que ce qu’on a vu ailleurs, je veux dire les revendications post-électorales, ne nous arrive pas Car, on sait quand ça commence, mais on ne sait quand est-ce ça finit. L’arme du chrétien est la prière. Utilisons la prière, afin que les hommes et femmes politiques ne pratiquent pas la politique du ventre, mais, qu’ils pensent au bien-être de tous et de chacun », indique la diaconesse Sandrine T.