BRICS, comment le Sahara a pollué l’adhésion du Maroc


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Mohammed VI du Maroc
Le roi du Maroc, Mohammed VI

La candidature du royaume du Maroc à une adhésion au groupement BRICS fait débat. Et pour couper court, la diplomatie marocaine a apporté des précisions quant à cette adhésion visiblement polluée par le Sahara.

Pas question de rejoindre les BRICS

Une réunion du bloc BRICS est prévue, le 24 août, à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud se retrouveront dans la capitale sud-africaine pour parler coopération. Si Emmanuel Macron de la France n’a pas reçu d’invitation, la participation du Maroc est agitée, depuis quelque temps. Seulement, pour le royaume chérifien, il n’a jamais été question de prendre part à cette rencontre.

Le gouvernement sud-africain a envoyé une invitation au Maroc à prendre part à la réunion des BRICS. Sauf que le royaume ne compte pas répondre positivement à l’invitation. Encore moins participer à cette réunion, « à quelque niveau que ce soit ». C’est ce qu’a affirmé une source du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.

Une « hostilité primaire » vis-à-vis du Maroc

La source précise que l’invitation n’est pas une initiative des BRICS ou de l’Union Africaine, mais qu’elle émane de l’Afrique du Sud. Sauf que les relations entre le Maroc et la nation arc-en-ciel ne sont pas au beau fixe. « L’Afrique du Sud a toujours manifesté une hostilité primaire vis-à-vis du royaume », estime Rabat. La nation arc-en-ciel « a pris, de manière systématique, des positions négatives et dogmatiques sur la question du Sahara marocain », poursuit la source.

« Pretoria a ainsi multiplié, à titre national et au sein de l’Union Africaine, des agissements notoirement malveillants à l’endroit des intérêts supérieurs du Maroc », enfonce Rabat. La source marocaine évoque « les entorses protocolaires délibérées et provocatrices qui ont émaillé l’invitation du Maroc à cette réunion ». Et de déplorer que « de nombreux pays et entités semblent avoir été invités arbitrairement par le pays hôte sans fondement réel ».

Servir un agenda inavoué

Pour le Maroc, « il était ainsi devenu évident que l’Afrique du Sud allait détourner cet événement de sa nature et de son objectif, pour servir un agenda inavoué ». Le Maroc entretient des « relations bilatérales substantielles et prometteuses avec les quatre autres membres du Groupement », souligne la source. Le royaume est même « lié à trois d’entre eux par des Accords de Partenariat Stratégique », poursuit-elle.

Et d’enfoncer : « le royaume n’a jamais formellement fait acte de candidature au groupement BRICS ». La diplomatie marocaine insiste : « Il n’y a d’ailleurs pas encore de cadre ni de procédures précises régissant l’élargissement de ce groupement ». L’avenir des relations du Maroc avec les BRICS « s’inscriront dans le cadre général et les orientations stratégiques de la politique étrangère du Royaume, tels que définis par le roi Mohammed VI », insiste la diplomatie marocaine.

Le Maroc intransigeant sur le Sahara

Le Maroc est réputé vouloir prendre part aux organisations et institutions visant à promouvoir le développement et/ou la sécurité. On se rappelle que le royaume a fait des pieds et des mains pour adhérer à la CEDEAO, cette organisation ouest-africaine. Pour autant, Mohammed VI ne cracherait pas sur une adhésion aux BRICS. Compte tenu des potentielles retombées de cette collaboration pour le Maroc. Seulement, s’il y a une question sur laquelle le royaume est intransigeant, c’est bien celle de la reconnaissance de « son Sahara ».

Et sur ce point, l’Afrique du Sud a toujours critiqué le Maroc. Mieux, la nation arc-en-ciel a toujours partagé les points de vue de l’Algérie, hostiles à son voisin en Afrique du Nord. Impossible, dans ces conditions, de voir le Maroc manger à la même table que l’Afrique du Sud. Ce qui rend impossible la participation marocaine à une « réunion organisée sur la base d’une initiative unilatérale du gouvernement sud-africain ».

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Journaliste pluridisciplinaire, je suis passionné de l’information en lien avec l’Afrique. D’où mon attachement à Afrik.com, premier site panafricain d’information en ligne
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