
À Dakar, l’adaptation cinématographique du roman culte Une si longue lettre surpasse les blockbusters américains au box-office. Réalisé par Angèle Diabang, le film séduit par son authenticité et ses thèmes universels, de la polygamie à l’émancipation féminine. Plébiscité au Sénégal, il s’impose aussi en Afrique francophone, prve qu’un récit local peut rivaliser avec Hollywood.
Au cœur de Dakar, un film sénégalais attire plus de spectateurs que les productions hollywoodiennes les plus attendues. Adaptation du roman emblématique de Mariama Bâ, Une si longue lettre, le long-métrage réalisé par Angèle Diabang bat des records locaux et attire des foules venues redécouvrir le destin de Ramatoulaye Fall.
Un succès inattendu
Il y a douze ans, Angèle Diabang entamait le projet d’adapter ce roman majeur publié en 1979. Sans effets spéciaux ni stars internationales, elle ne se doutait pas que son film détrônerait des blockbusters tels que Jurassic World: Rebirth, F1 ou Superman au Sénégal. Sorti en juillet, Une si longue lettre est resté en tête du box-office dakarois tout l’été, confirmant l’intérêt du public pour des histoires locales et authentiques.
L’œuvre raconte l’histoire de Ramatoulaye, confrontée à la polygamie lorsque son mari prend une seconde épouse plus jeune. À travers une série de lettres adressées à son amie Aïssatou, elle explore l’amitié, l’émancipation féminine, les défis de la vie de couple et le conflit entre tradition et modernité. Ces thèmes résonnent fortement auprès des spectateurs, en particulier en Afrique de l’Ouest où les questions de sororité et de polygamie restent pertinentes.
Une diffusion qui dépasse les frontières
Après ses débuts à Dakar, le film s’est étendu à 16 cinémas d’Afrique francophone. En Côte d’Ivoire et en Guinée, les projections ont fait salle comble. Sur les réseaux sociaux, les internautes discutent avec enthousiasme des tenues des personnages et des moments clés du récit, témoignant de l’attachement au roman et de la fidélité des spectateurs à l’histoire originale.
Pour Angèle Diabang, cette réussite prouve qu’un film entièrement sénégalais peut rivaliser avec des productions à plusieurs millions de dollars. Elle souligne : « Si un film dont le contenu est entièrement africain peut attirer autant de spectateurs, c’est la preuve que le public cherche aussi des histoires proches de sa réalité. » Après ce succès régional, la réalisatrice vise désormais une sortie en France et au-delà, espérant élargir l’impact de son récit.
