
Le port d’Anvers est devenu un centre névralgique du trafic de drogue en Europe, avec 131 arrestations en 2025, impliquant des Marocains parmi d’autres nationalités. Le phénomène touche des mineurs, parfois très jeunes. Le baron de la drogue Omar Govers, alias « Patje Haemers », a été condamné par contumace. En France, un vaste réseau a été démantelé à Narbonne, tandis qu’un commanditaire franco-marocain a été arrêté au Maroc puis extradé.
Le port d’Anvers, plaque tournante de la cocaïne
En Belgique, le port d’Anvers est devenu l’un des principaux points d’entrée de la drogue en Europe. Depuis le début de l’année 2025, la police maritime a arrêté 131 personnes pour avoir tenté d’extraire des stupéfiants dissimulés dans des conteneurs maritimes – un chiffre qui dépasse déjà celui de toute l’année 2024. Parmi ces suspects, une majorité est d’origine néerlandaise (58) et belge (47), mais on y trouve également des ressortissants marocains, français ou albanais.
Le phénomène touche de plus en plus les jeunes. Les autorités rapportent l’arrestation de 31 mineurs depuis janvier, dont un adolescent de seulement 13 ans – un record inquiétant. Cette situation alarmante semble être le résultat du déplacement d’une partie du trafic de drogue depuis les Pays-Bas vers la Belgique, notamment en raison du renforcement des contrôles au port de Rotterdam.
« Patje Haemers », l’ombre d’un baron de la drogue plane sur Anvers
Dans ce climat de tension, le nom d’Omar Govers, alias « Patje Haemers », refait surface. Inspiré par un célèbre gangster belge, Govers est devenu l’un des trafiquants les plus redoutés d’Anvers. À la tête d’un réseau ayant importé plus de 26 tonnes de cocaïne, il a récemment été condamné par contumace à 20 ans de prison et 400 000 euros d’amende. La justice a aussi ordonné la confiscation de 400 millions d’euros de biens mal acquis. Aujourd’hui réfugié à Dubaï, son extradition est toujours attendue.
En France, le procès de douze trafiquants de cocaïne et de cannabis s’est tenu en octobre 2024 à Narbonne. Ce réseau, initialement implanté dans le quartier Bourg/Voltaire, avait étendu ses activités à plus de 200 points de vente dans l’Aude. Au cœur de l’affaire : un couple et leur fils, suspectés d’avoir dirigé l’organisation pendant plusieurs années, blanchissant l’argent notamment via des transferts vers le Maroc.
Un commanditaire arrêté au Maroc
Le Maroc apparaît régulièrement dans les ramifications de ces trafics. Mi-décembre 2024, un trafiquant franco-marocain en cavale depuis des mois a été arrêté dans le royaume chérifien puis extradé vers la France. Jugé pour son rôle de commanditaire d’une livraison de plus d’une tonne de cannabis, il a été condamné à sept ans de prison, après avoir été relaxé pour d’autres chefs d’accusation.