
L’Algérie engage une réforme de l’assurance automobile. Le gouvernement met en œuvre deux mesures importantes : une révision progressive des tarifs de la responsabilité civile et l’interdiction des paiements en espèces. Cette double initiative vise à garantir la viabilité financière des compagnies d’assurance tout en modernisant les pratiques du secteur.
Depuis le 1er juillet 2025, le gouvernement algérien a franchi un nouveau cap dans la modernisation du secteur automobile, en introduisant deux mesures clés dans le domaine de l’assurance. Ces réformes concernent d’une part une révision tarifaire prudente et d’autre part une transformation des moyens de paiement. L’objectif est clair : renforcer la stabilité financière des compagnies d’assurance tout en accompagnant les citoyens vers une gestion plus rigoureuse et numérique de leurs contrats.
La dématérialisation : un tournant nécessaire
La première mesure consiste en un ajustement progressif des tarifs de la couverture responsabilité civile, indispensable pour tout véhicule en circulation. Après une première augmentation au début de l’année, une nouvelle hausse de 15% est entrée en vigueur, portant à 30% la réévaluation annuelle. Ce recalibrage tarifaire, bien que mesuré, permet aux assureurs de couvrir leurs engagements, dans un contexte de hausse générale des prix des réparations et pièces détachées. Malgré cette évolution, les contrats de base demeurent abordables, tandis que les formules étendues reflètent la valeur réelle des véhicules assurés.
Parallèlement, l’État a mis fin aux paiements en espèces pour les assurances obligatoires, dans un souci de transparence et de lutte contre l’économie informelle. L’encouragement du paiement électronique constitue une étape stratégique vers une administration plus efficace. Si des défis subsistent, notamment en matière d’accès aux services bancaires ou à l’internet dans certaines régions. Les autorités restent déterminées à mener cette transition à bien, au bénéfice de tous.
Numérisation des cartes grises et simplification administrative
Ces réformes témoignent d’une volonté politique forte d’adapter le pays aux exigences économiques actuelles. Une telle décision n’est pas une nouveauté. En 2020, l’État algérien avait déjà initié un tournant numérique important dans la gestion du secteur automobile, avec la dématérialisation progressive des cartes grises. Ce changement avait pour but de réduire les files d’attente dans les administrations et de faciliter l’accès aux services pour les citoyens.
La réforme avait également permis d’améliorer le suivi des transactions automobiles et de limiter les fraudes. Ce virage vers la digitalisation avait ouvert la voie à d’autres transformations, en posant les bases d’un écosystème administratif plus moderne, plus réactif et mieux adapté aux attentes des automobilistes. Une autre mesure structurante avait été adoptée en 2022 avec la mise en place du fichier national des véhicules assurés.
Durcissement des sanctions pour défaut d’assurance
Ce registre, interconnecté avec les compagnies d’assurance, permet aux forces de l’ordre et aux autorités judiciaires de vérifier instantanément si un véhicule est assuré. Grâce à ce dispositif, les conducteurs non assurés ont été plus facilement identifiables, ce qui a permis de réduire significativement le taux de fraude. Cette initiative avait pour vocation de responsabiliser davantage les automobilistes et de renforcer la transparence du marché de l’assurance en Algérie. Enfin, depuis 2016, l’État a durci les sanctions contre les automobilistes circulant sans couverture d’assurance.