Air Algérie remplace le français par l’anglais : la France paye-t-elle pour le Sahara ?


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Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune (05 oct 21)
Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune

La compagnie aérienne Air Algérie a décidé d’adopter l’arabe et l’anglais pour un abandon du français. Un virage linguistique qui intervient dans un contexte de tension feutrée entre Alger et Paris en raison de la reconnaissance par la France de la marocanité économique du Sahara.

Air Algérie, la compagnie aérienne nationale algérienne, a annoncé une initiative importante : l’arabisation de toutes ses communications officielles et le remplacement du français par l’anglais. Cette décision, qui, dit-on, vise à affirmer l’identité nationale et à se conformer à la constitution algérienne qui fait de l’arabe la langue officielle du pays, marque un tournant linguistique important pour la compagnie.

Outre la dimension identitaire, ce choix, explique-t-on, s’inscrit également dans une volonté de s’adapter à un monde globalisé où l’anglais s’impose comme langue de communication internationale. La formation du personnel à l’anglais devrait ainsi faciliter les échanges avec les partenaires étrangers et contribuer à une meilleure intégration d’Air Algérie sur la scène internationale.

Une décision qui ne fait pas l’unanimité

Cependant, cette décision ne manque pas de susciter des réactions contrastées. Certains y voient une mesure nécessaire pour affirmer l’identité algérienne et promouvoir la langue arabe, tandis que d’autres craignent une marginalisation du français, langue historiquement importante dans le pays. Il reste à voir l’impact concret de cette mesure sur l’utilisation du français au sein d’Air Algérie.

Si l’anglais semble promis à un rôle croissant, le français pourrait néanmoins conserver une place importante, notamment dans les communications internes et la relation avec la clientèle francophone. La décision d’Air Algérie d’adopter l’arabe et l’anglais comme langues officielles intervient toutefois à un moment assez particulier. Quoique Alger avait déjà annoncé la couleur.

En effet, au plus haut de la tension entre Paris et Alger, les autorités algériennes avaient pris la décision d’adopter l’anglais dès le primaire. Alger avait justifié que l’anglais était la langue le plus parlée et répondait mieux aux exigences en matière d’enseignement. Seulement, la récente position de la France, qui a reconnu la marocanité économique du Sahara pourrait justifier cette nouvelle option imposée à la compagnie nationale algérienne.

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Je suis passionné de l’actualité autour des pays d’Afrique du Nord ainsi que leurs relations avec des États de l’Union Européenne.
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