
Alors que la fête de Tabaski approche à grands pas dans le monde musulman, au Sénégal survient un imbroglio sur la date de cette célébration. En effet, les deux entités phares du paysage ont déclaré avoir observé la lune. Suite à leur observation, l’une d’elles, la Coordination des Musulmans du Sénégal (CMS), a retenu le 6 juin 2025 comme jour de célébration de l’Aïd. Tandis que de son côté, la Commission d’observation du croissant lunaire de Touba après observation a quant à elle maintenu la date du 7 juin 2025. Une situation récurrente qui sème la confusion.
Deux Aïd, ce n’est pas une nouveauté au Sénégal. Seulement, depuis quelque temps, l’on pensait avoir rompu avec ces pratiques. Selon toute vraisemblance, les Sénégalais doivent encore patienter avant de voir, à l’image de Pâques et autres fêtes religieuses chrétiennes, l’unanimité autour des dates de célébration. eEt cette année encore, deux dates sont retenues pour la célébration de l’Aid el-Adha : les 6 et 7 juin 2025. Afrik.com a recueilli l’analyse de Daour Kébé, journaliste qui s’intéresse aux questions de culture et de religion.
« Nous assistons à une division sur la célébration de la fête, la Tabaski. D’une part, la Coordination pour l’observation du croissant lunaire de Touba qui a décidé que la célébration de la fête de Tabaski se tiendra le samedi 7 juin 2025, contrairement à la déclaration officielle de la Coordination des Musulmans du Sénégal qui a officiellement déclaré que la fête de la Tabaski sera célébrée le vendredi 6 juin 2025. Ma position n’est pas celle d’un spécialiste de la question, mais uniquement la position d’un musulman, d’un Sénégalais, d’un citoyen tout simplement qui rêverait également de voir son pays, le Sénégal, célébrer cette grande fête-là en synergie ».
La technologie comme moyen d’unification ?
« Cette situation est déplorable, même si ce n’est pas une nouveauté, comme on dit. A mon avis, les gens devraient quand même apprendre à dépasser un certain nombre de polémiques, un certain nombre de controverses, avec surtout l’évolution de la technologie. Parce que beaucoup vont évoquer la question de la distance géographique, que nous ne sommes pas dans le même pays, parce que imaginez que les musulmans du Sénégal qui sont partis à la Mecque et qui vont faire l’Arafat le jour du jeudi, mais tous ces Khoudyads-là vont forcément célébrer la fête de la Tabaski le vendredi, ils vont immoler leur mouton. Et au Sénégal, je ne comprends pas, peut-être que d’une part également, on dit souvent que ça aussi, il faut le comprendre, c’est un mythe qu’on rencontre depuis longtemps, que si on s’évertue à célébrer la fête de la Tabaski le jour du vendredi, il y aura forcément un grand homme qui va tirer sa révérence, ça se dit également. Mais je pense que l’islam c’est l’islam, que l’on soit musulman du Sénégal, musulman d’Inde, musulman de la France, musulman des États-Unis, on reste musulman », poursuit le journaliste.
« Et il y a des principes, il y a des enseignements qui sont toujours là, le Coran est toujours là, la tradition prophétique, la Sunna, elle est toujours là. Donc rien que cela, je pense que les musulmans peuvent régler les différences, peuvent effectivement trouver un consensus en se référant au Coran et aux enseignements du prophète ».
« Que chacun prenne ses responsabilités »
« Donc je pense que l’un dans l’autre, il faut que l’on apprenne à prendre des responsabilités, et ne pas être dans le suivisme ou dans la revendication de notre appartenance à une communauté ethnique, ou à une communauté religieuse, ou à une secte, ou bien même à notre appartenance familiale. Dieu ne va pas nous juger sur la base de notre appartenance à une communauté religieuse ou bien à une secte. C’est en fonction de ce que nous avons fait, de nos actes. Et donc je pense que chacun doit apprendre à identifier la vérité, parce que la vérité elle ne peut pas être double, elle ne peut pas être multiple ».
L’homme de média de poursuivre : « Il y a forcément quelqu’un qui est dans le droit chemin, quelqu’un qui cherche vraiment à se démarquer du droit chemin. Je pense qu’il faut que chacun prenne ses responsabilités. C’est tout ce que j’avais à dire ».