17 touristes libérés dans le Sahara


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Le tassili n’Ajjer, massif montagneux du Sahara algérien
Le tassili n’Ajjer, massif montagneux du Sahara algérien

Dix-sept des trente-deux touristes européens portés disparus depuis le mois de février dans le Grand sud algérien ont été libérés mardi matin par l’armée algérienne. Cette dernière accuse explicitement les membres d’un groupe islamique armé d’être les ravisseurs. Il reste quinze touristes à retrouver.

L’aventure se termine bien pour dix-sept des trente-deux touristes disparus depuis plus de deux mois dans le Sahara algérien. Dix Autrichiens, six Allemands et un Suédois ont en effet été  » libérés  » mardi matin lors d’une opération des unités spéciales de l’armée algérienne.  » Les unités de l’armée nationale populaire (ANP) ont repéré dans la matinée du 13 mai dans la région d’Amguid (au nord de Tamanrasset, à 1 900 km au sud d’Alger, ndlr) le lieu où se cachait l’un des groupes terroristes du Groupe salafiste pour la prédication et le combat qui avait enlevé ces personnes « , précise l’état-major de l’armée dans un communiqué publié mercredi.  » Après un bref assaut contre les terroristes au cours duquel des précautions ont été prises pour préserver la vie des otages, l’ensemble des touristes détenus, au nombre de 17, (…) ont été libérés sains et saufs « , dit encore le communiqué.

Le gouvernement et le ministère de l’Intérieur algériens n’ont toujours pas fait de déclaration officielle à propos de cette libération et mercredi, jour férié en Algérie en raison de la célébration de la fête du Mawlid, les deux instances se refusaient à tous commentaires.

Sains et saufs

En revanche, le ministre autrichien des Affaires étrangères a confirmé l’information dès mardi, rapporte la Deutsch Welle, affirmant que les Autrichiens étaient  » sains et saufs « . Le gouverneur de la province de Salzbourg en Autriche, d’où sont originaires huit des dix Autrichiens libérés, a assuré leur retour prochain. Selon le groupe de presse autrichien News Network, ceux-ci devaient atterrir en terre autrichienne mercredi à 15h30, heure locale. L’un des otages, Ingo Bleckmann, 60 ans, a appelé son fils dans la nuit de mardi à mercredi lui disant juste qu’  » il rentrait à la maison « , toujours selon News Network. A Stockholm, le ministère suédois des Affaires étrangères a annoncé que le ressortissant suédois avait été  » retrouvé  » et  » libéré « .

Quant aux six Allemands,  » ils sont arrivés dans la nuit de mardi à mercredi « , explique l’ambassade d’Allemagne à Alger qui ne peut communiquer aucune information sur les ravisseurs ni le déroulement de l’opération de sauvetage. Les touristes allemands étaient sous traitement médical en fin de matinée, mercredi. Selon leur ambassade,  » ils sont relativement en bonne santé malgré ce qu’ils ont pu subir pendant tout ce temps passé dans le désert. Ils ne sont pas grièvement blessés et nous espérons pouvoir les rapatrier en Allemagne dans la journée « .

Encore 15 disparus

Le quotidien El Watan révèle que lors de l’opération de l’armée algérienne mardi matin, neuf des ravisseurs ont été tués, sans préciser leur identité ni le nombre total des kidnappeurs. Le journal ne dit pas non plus s’il y a eu des pertes du côté des touristes enlevés ou de l’armée algérienne. Il reste encore quinze touristes européens portés disparus : dix Allemands, quatre Suisses et un Néerlandais. Plus de 7 000 personnes, dont 5 000 soldats, participent aux recherches dans le triangle Ouragla-Djanet-Tamanrasset.

L’hypothèse de l’enlèvement par un groupe armé islamiste avait été évoquée par la presse algérienne dès le début des disparitions. Le Groupe salafiste pour la prédication et le combat de Hassan Hattab, directement mis en cause mercredi par l’armée algérienne, a été créé en 1998. C’est une faction dissidente du Groupe islamique armé (GIA), affiliée à l’organisation terroriste Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden. Il est considéré comme le groupe armé le plus structuré et le mieux organisé en Algérie.

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