Fête du Mawlid : les musulmans se remémorent Mohamed


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La fête du Mawlid célèbre, chaque année, à cette période, l’anniversaire du prophète Mohamed chez les musulmans. L’occasion pour les « fidèles » d’évoquer le souvenir de celui qu’ils considèrent comme le dernier des prophètes de Dieu. Au programme : lectures du Coran, chants sacrées, pèlerinages, etc.

C’est un peu l’équivalent de Noël chez les musulmans. Cette semaine, la Oumma, forte de plus d’un milliard de fidèles de par le monde, célèbre l’un de ses plus importants anniversaires : la naissance du prophète Mohamed. El Mawlid -c’est le nom de la célébration en arabe- est généralement l’occasion pour les familles et les amis de passer des moments de convivialité. Lectures du Coran, causeries autour de la vie et sur le parcours du Sceau des Prophètes (surnommé ainsi parce qu’il vient compléter le cycle de la révélation monothéique d’Abraham), organisation de repas plantureux, chants sacrés, pèlerinages, offrandes pour les saints locaux… il y a presque autant de manières de fêter le Mawlid que de communautés musulmanes dans le monde.

Une tradition soufie

Pour en être sûr, il faut se rendre au Sénégal, à Tivaouane, située à 90 km au nord de Dakar. C’est dans cette ville sainte que la plus importante des confréries soufies, la Tariqa Tidjania, organise chaque année de grandes festivités à la gloire du Prophète. C’est là que des milliers de personnes venues des quatre coins du Sénégal, mais aussi de pays voisins, se retrouvent pour participer à des séances de récitation du Coran, prendre part à des cérémonies de chants religieux, ou simplement palabrer autour d’un copieux repas à base de viande bovine.

Mais au Sénégal, Tivaouane n’est pas la seule ville à accueillir les « fêtards » du Mawlid. Loin s’en faut. Lalia, jeune étudiante de 22 ans, raconte une veillée de Mawlid « ordinaire » à Dakar : « en général, on organise la fête sur un grand terrain, ou dans un stade, pour accueillir le plus grand nombre de convives. C’est une fête organisée par les marabouts. On chante, on récite le Coran et on raconte des anecdotes sur la vie du prophète. On mange beaucoup aussi. Car on dit que c’est la nuit où les anges descendent sur terre. C’est une nuit magique !».

Le Mawlid, c’est aussi l’occasion de s’adonner à des activités ludiques, et parfois pas tout à fait désintéressées. A l’approche de la grande fête, une radio locale propose un jeu de devinettes aux Dakarois. Il consiste à deviner à quelle sourate appartient tel ou tel verset. Le gagnant aura l’insigne privilège d’effectuer le pèlerinage à la Mecque. Et quoi de mieux que de passer le Mawlid dans la ville sainte où est né le prophète, lieu du miracle originel…

L’Algérie et la fureur des pétards

Autre lieu, autres mœurs. Au Maghreb, le Mawlid est attendu avec autant d’inquiétude que d’enthousiasme par les Algériens. La raison : l’utilisation de produits pyrotechniques qui font fureur dans les grandes villes, malgré leur interdiction par les autorités. Pétards, fumigènes, feux d’artifice, fusées sont ainsi importés de Chine en douce, chaque année, et vendus sur le marché informel. A l’approche du Mawlid, la presse algérienne dresse l’inventaire affligé des dégâts dus à l’usage abusif des engins explosifs en tous genres. Entre les incendies et les blessés qui se bousculent aux urgences, les pompiers et les hôpitaux ont fort à faire à cette période de l’année.

Toutefois, pour ceux qui aspirent à un Mawlid tranquille, le choix reste inépuisable, comme l’immensité du désert algérien. Nabila, jeune cadre algéroise, à l’habitude de passer ses Mawlid à Timimoun, petite ville pittoresque dans le sud du pays, où plusieurs tribus du désert convergent chaque année. «Pendant 7 jours, c’est musique mystique, récitation du Coran, virées dans les dunes, discussions autour d’un feu à la belle étoile ». Tout un programme.

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