Les Etats généraux du cinéma noir


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Le cinéma Images d’ailleurs, à Paris, porte bien son nom. Cette salle d’art et d’essai dirigée par le Togolais Sanvi Panou projette les films de sensibilité noire, d’Afrique, d’Amérique, des Caraïbes et des diasporas. Pour fêter 15 ans de bons et loyaux services envers la cinématographie africaine, Images d’ailleurs organise les Etats généraux du cinéma noir en France du 28 avril au 8 mai.

Le cinéma Images d’ailleurs est la seule salle d’art et d’essai parisienne à mettre en avant les films, les réalisateurs et les acteurs de culture noire. Un combat au quotidien qui prendra dès vendredi une ampleur particulière. En effet, le dynamique directeur d’Images d’ailleurs, le Togolais Sanvi Panou, lance les premiers Etats généraux du cinéma noir en France, du 28 avril au 8 mai. « C’est une rétrospective créée dans l’esprit de notre programmation générale, qui met en avant les films de sensibilité africaine, les films des diasporas, du Maghreb, des Etats-Unis, du Brésil et d’Haïti », explique Sanvi Panou. Et avec 85 films projetés, on pourrait plutôt parler des Etats générEux du cinéma noir…

« Cette programmation volumineuse s’articule en plusieurs parties », précise Sanvi Panou. « Nous avons voulu marquer les temps forts du cinéma africain et remettre à l’affiche des films de réalisateur qui ont mis en relief une écriture cinématographique particulière et apporté une vraie vision. C’est pourquoi nous préparons un hommage à Djibril Diop Mambety. » Du réalisateur sénégalais, disparu trop tôt en 1998, on pourra revoir Hyènes (1992) ou Touki-Bouki (1973). « Le cinéma africain a un peu plus d’un demi siècle. Nous allons » mettre en avant le patrimoine cinématographique africain, de Sembène Ousmane à Souleymane Cissé en passant par Idrissa Ouedraogo, mais aussi les jeunes cinéastes contemporains. »

Chefs d’œuvre et inédits

Les Etats généraux seront aussi l’occasion de découvrir quelques inédits : L’assassinat de Félix Moumié, l’Afrique sous contrôle de Franck Garbely (Cameroun/Suisse, 2006), Paroles sans paroles d’Idrissa Diabaté (documentaire, Côte d’Ivoire, 2006), La reconnaissance de Didier Bergounhoux et Claude Hivernon (documentaire, Burkina Faso/France, 2005), Le grand jeu de Malek Bensmaïl (documentaire, Algérie, 2004), Réveil de Mohamed Zineddaine (Maroc, 2004) et Beauté Grandeur Nature, un documentaire de Sanvi Panou.

« On se souvient du phénomène des Nana Benz, ces femmes d’affaires togolaises bien en chair qui arrivaient au marché en Mercedez Benz… Aujourd’hui, des jeunes filles s’inspirent de leur exemple et revendiquent un autre type de beauté que celui véhiculé en Occident. Elles assument leurs rondeurs ! Elles organisent et participent aux concours Nana Benz qui mettent leurs formes en valeur. Je les ai fait parler de thèmes de société qui touchent les femmes. Ces témoignages sont sous-tendus par un côté esthétique et drôle », explique le réalisateur. Enfin, ces premiers Etats généraux n’oublieront pas la jeunesse, avec plusieurs projections jeune public, ni les courts métrages, avec la sélection du Fespaco 2005 (Burkina) et celle du festival Cinamazonia (Guyane). Quatre tables rondes seront organisées et les spectateurs pourront aussi déambuler dans les expositions du peintre cap verdien Nelson Gomes Texeira et du sculpteur d’origine béninoise Niko.

Les Etats généraux du cinéma noir en France, du 28 avril au 8 mai 2006 au Cinéma Images d’ailleurs

21, rue de la Clef – 75005 Paris. Tél : 01 45 87 18 09

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